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10e édition du Festival Black Movie
St-Gervais - Genève, du 31 mars au 7 avril 2000

Depuis sa création il y a dix ans, le Festival Black Movie a pour vocation de promouvoir les cinématographies du continent africain. La nouvelle direction assurée depuis deux ans par Maria Watzlawick et Virginie Bercher s’est aussi ouverte à l’exploration d’aires géographiques plus larges. Le vif succès de l'édition 99, qui a vu doubler le nombre de spectateurs, a clairement confirmé l'intérêt du public genevois pour ces oeuvres aussi intéressantes que peu distribuées en Suisse.

Poursuivant son travail d'ouverture sur les autres cultures au travers de leur cinéma, la dixième édition du Festival Black Movie aura lieu du 31 mars au 7 avril 2000. Les responsables du Festival ont mis en place des collaborations inédites et réservé une place d'honneur au cinéma arabe. La programmation, d'une quarantaine de titres, se répartira en trois sections:

- le panorama des cinémas africains présentera un choix de films de fictions et de documentaires. Cette section proposera un voyage au travers des nouvelles écritures filmiques, souvent très intimistes, de l’Afrique de l’Ouest. Au programme, des réalisations d’auteurs tels que David Achkar, Jean-Marie Teno ou Mama Keïta.

- la section thématique "Errances du côté de la liberté" sera dédiée cette année à la recherche de l'identité, sujet central et véritable fil conducteur des cinémas d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Quinze films explorant des parcours individuels et projetant un éclairage nouveau sur le monde arabe.

- la section itinérante est une nouveauté du Festival Black Movie, collaborant avec le Festival Cinema Africano de Milan et le Festival Racines Noires de Paris pour un cycle de films sur la présence africaine dans le cinéma cubain. Cette escale genevoise invitera les oeuvres percutantes de Tomas Gutierrez Alea, Humberto Solas et Sara Gomez, entre autres.

Des rencontres avec des réalisateurs, des concerts, une pièce de théâtre des Cubains Sarah Maria Cruz et Joel Angelino, un stage d'analyse filmique, des ateliers de français destinés aux migrants viendront étoffer cette semaine de programmation et de festivités.




PANORAMA DES CINEMAS AFRICAINS

Section historique du Festival Black Movie, le Panorama des cinémas africains propose de découvrir une dizaine de films choisis parmi la production africaine récente. Ce qui les relie? L'inlassable questionnement des réalisateurs face à leur continent, donnant naissance à des oeuvres poignantes et fertiles en imagination.

Prendre le pouls – ou la température – de l’Afrique et dresser aujourd’hui une sorte d’état des lieux : c’est la démarche que poursuit Abderrahmane Sissako dans « Rostov Luanda » (1997) lorsqu’il nous invite à redécouvrir les richesses et les souffrances de tout un continent, de son village natal en Mauritanie jusqu’à l’Angola déchiré par les conflits. Un regard généreux, balançant souvent entre la fiction et le documentaire, le poétique et le politique, pour un voyage présenté sous forme de journal intime. Avec « La Petite vendeuse de Soleil » (1999), Djibril Diop Mambety retrace les déboires d’une petite fille dans les rues de Dakar. Sili a 12 ans et vit sur les trottoirs. Lorsqu’elle décide de vendre des journaux à la criée pour assurer sa survie, elle se heurte à ce petit monde sans pitié de vendeurs, exclusivement masculin… Ce film est le deuxième d’une trilogie restée malheureusement inachevée sur les « Histoires de petites gens ».

L’état des lieux du continent africain passe également par une interrogation sur son propre cinéma et les douloureuses conditions de réalisation. Pour Mahamat Saleh Haroun, « Bye bye Africa » (1999) dresse le constat amer de la situation au Tchad, qu’il montre déserté par les cinéphiles comme par la volonté de changement. Autre regard en arrière, celui du cinéaste guinéen Mama Keïta avec « David Achkar, une étoile filante » (1998). Cet hommage adressé à David Achkar, en prise avec les dérives de son pays (« tu t’étais juré de fouiller inlassablement les chairs de son histoire pour éclairer sa période la plus effroyable, afin que la bête monstrueuse de la dictature jamais ne renaisse »), ne laissera personne indifférent. Mama Keïta célèbre ici l’auteur de « Allah Tantou » (1990), qu’il qualifie de « magnifique chant d’amour à un père »… réalisé en Guinée « au prix d’une santé vacillante et d’un courage surhumain ».

C’est enfin dans le puissant décor naturel du Hambori Tondo (Niger) que « La Genèse » de Cheik Oumar Sissoko nous emmène, rappelant à travers une évocation biblique que l’Afrique est le berceau de l’humanité. Le réalisateur malien a dédié sa dernière oeuvre aux déchirements ethniques et nationalistes de notre monde contemporain, et « à tous ceux qui sont victimes de conflits fratricides. A tous ceux qui font la paix (…). La Genèse propose des passerelles inédites pour que les gestes et les urgences de l’Afrique touchent le regard des autres hommes ».



NOUVEAUX CINEMAS ARABES: « ERRANCES DU COTE DE LA LIBERTE »

Le Festival Black Movie avait proposé l’an dernier une série de films sur la migration : poursuivant sa réflexion sur des phénomènes sociaux importants de ce début de millénaire, la programmation thématique aborde cette année une autre question essentielle: celle de l'identité. Dans le monde arabe, l’identité constitue depuis plus de 20 ans une interrogation fondamentale et lancinante, dont le cinéma se fait l'écho. Ce questionnement parcourt et unifie les cinématographies arabophones, par ailleurs fort diverses.

Avec la crise des régimes progressistes s'est amorcé un tournant radical dans la production cinématographique arabe. Ne pouvant plus s'identifier à la nation, le cinéaste arabe entame son « errance du côté de la liberté ». Il interroge la famille, la mère, l'enfance, fouillant dans la mémoire afin de mieux se comprendre. Ses personnages cessent d'incarner une force d'intervention sociale ou une métaphore des conflits de la société arabe, pour commencer à endosser des destinées individuelles. L’affirmation d'une individualité, la réflexion sur les origines personnelles et sur le pouvoir (paternel, religieux, politique) sont autant d’orientations nouvelles de ces cinémas qui offrent sur la culture arabe un éclairage souvent différent de celui véhiculé par les « actualités » de ces dernières années.

Dans « Beyrouth fantôme » de Ghassan Salhab (Liban), c'est la mémoire et la reconstitution d'une vie après la guerre qui est en jeu. Dans l'inquiétant « Les Portes fermées », une femme réussit à force de ténacité à se libérer du pouvoir des hommes pour se trouver contre toute attente ramenée dans le chemin de la servitude par son propre fils, qui tente de devenir un homme. En réalisant « La Nuit » (1985) , le Syrien Mohamed Malass brosse le portrait de son père, un ancien combattant de la Palestine, pour entamer un retour à ses racines et retrouver une dignité perdue. Avec « L'Homme de Cendres » (Nouri Bouzid, 1986), c'est la répartition des rôles dans la famille et dans la société tunisienne qui est au coeur de l'oeuvre, tout particulièrement l'image de l'homme et du père. Cette dernière est utilisée comme métaphore de l'autorité politique, mais aussi pour figurer un être réel contraint de porter un masque imposé par la société.

Dans ce contexte, la recherche et l'affirmation d'une forme d'expression personnelle participent à cette orientation nouvelle. Les choix formels et narratifs de « La Falaise » (1998) ou de « Chroniques d'une disparition » (1998) prennent ainsi tout leur sens. Conquête du "moi" et d'un langage individuel dans une culture résolument collective, conquête de l'image dans une civilisation du récit: la quête de l'identité des cinémas arabes de cette dernière génération propose une pluralité de regards, pour des « errances du côté de la liberté » résolument originales.



SECTION ITINERANTE : LA PRESENCE AFRICAINE A CUBA

A Cuba, plus de 70% de la population est noire ou métisse. L’île caraïbe peut volontiers se vanter du mélange de ses origines et cultures, il n’en reste pas moins que sa réalité sociale est toute différente. Derrière la caméra, les réalisateurs noirs se comptent sur les doigts d’une seule main et comme personnages et acteurs, ils sont étrangement peu représentés... Rares sont en effet les films qui se sont risqués à parler de l'homme marginal dans ce pays où par décret, la différence n'existait pas.

Pendant des décennies, la seule présentation des Noirs au cinéma s’est donc confinée à des personnages hérités de l’époque coloniale ou des figurants, danseurs ou chanteurs. C'est avant tout à travers l'évocation historique de l'esclavage que les réalisateurs ont peu à peu approché le sujet de la discrimination raciale. Cette démarche leur évitait d’en aborder les conséquences directes sur la vie quotidienne de la population cubaine.

Pourtant, une œuvre d’exception voit le jour en 1965, quelques années après la révolution castriste et l’émergence d’un cinéma d’investigation sociale : « Now! », du talentueux documentariste Santiago Alvarez, montre la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Douze ans plus tard, la première réalisatrice cubaine Sara Gómez (déjà connue pour avoir traité des sources africaines de sa famille dans ses courts-métrages documentaires,) réalise « De Cierta Manera », qui parle des communautés noires les plus pauvres, le Lumpenproletariat cubain. De son côté, « La ultima cena » de Tomas Gutiérrez Alea (1976) ose une vision crue et une réflexion moderne sur son époque, en mettant en scène la révolte des esclaves dans une ancienne plantation coloniale. A la fois fresque sublime et critique sociale pleine d’audace, ce film avait encore pour mérite de réunir les meilleurs acteurs noirs et mulâtres du moment. Autre travail des plus remarquables sur le même sujet, « Maluala » (1979) fait partie d’une trilogie du réalisateur Sergio Giral.

Depuis 1989, les cinéastes cubains s'ouvrent à de nouvelles réalités, et surtout à des remises en question concernant leur identité, leurs appartenances ethniques, leur descendance. Espagnols, descendants d’esclaves, blancs, "noirs marrons", la question de la reconnaissance des ethnies nécessite un long chemin de démystification et de sincérité. La musique n’a pas manqué de constituer un espace privilégié pour cette recherche des origines, comme dans « Simparele » de Humberto Solas, ou dans « La ultima rumba de papa Montero », de Octavio Cortazar, s’intéressant à la plus populaire des musiques afro-cubaines. « Yo Soy del Son a la Salsa » (1996), qui « redécouvre » les origines afro-cubaines du Son (l’ancêtre de la Salsa), est un des plus récentes exemples de ces préoccupations et sensibilités relatives aux fondements mêmes de la culture cubaine.




LES INVITES DE LA 10E EDITION DU FESTIVAL BLACK MOVIE:



Cheik Oumar Sissoko
Réalisateur de « La Genèse » (Mali, 1999), seul film africain présenté au 52e festival de Cannes (section « Un certain regard »)

Abderrahmane Sissako
Réalisateur de « Rostov Luanda » et de « La vie sur terre », film qui lui a valu une reconnaissance internationale

Mama Keïta
Réalisateur de « David Achkar, une étoile filante » (Guinée, 1998)

Abdelkader Lagtaa
Réalisateur de « Les Casablancais » (Maroc / France, 1998), film d’aventures qui suit des destins croisés pour présenter les dernières mutations de la société marocaine

Lakhdar Hamina
Réalisateur algérien de « Vent de Sable »

Rigoberto Lopez
Réalisateur cubain de « Yo soy del son a la salsa », un remarquable documentaire sur les racines noires de la musique cubaine

Lazara Herrera
Femme du réalisateur cubain Santiago Alvarez, productrice

Octavio Cortazar
Réalisateur cubain de « La ultima rumba de papa Montero », sur la musique populaire afro-cubaine

Tito Junco
Prestigieux acteur cubain, a joué dans « La Tierra y el cielo », de Octavio Gomez et « La ultima cena », de Tomas Gutierrez Alea

Olivier Barlet
Spécialiste du cinéma africain, rédacteur en chef de la revue « Africultures »

Raphaël Millet
Spécialiste du cinéma arabe




N.B. Cette liste n’est pas définitive. Nous attendons encore les réponses d’autres invités.





LES NUITS BLANCHES DE BLACK MOVIE :


Ramiro Naka (Guinée Bissau)
en concert le vendredi 31 mars à 23 heures au MàD.

Mêlant la tradition africaine des percussions, l’héritage colonial du fado, les influences de la samba et de la salsa, la musique goumbé joue un rôle éminemment social. Depuis 20 ans, la formation Ramiro Naka (rassemblant des musiciens venant des meilleurs groupes africains et antillais tels que Salif Keita, Kassav, Zouk Machine…) est l’ambassadrice de ce genre musical chaleureux en Europe.


Familia Valera Miranda (Cuba),
en concert le mercredi 5 et le jeudi 6 avril à 22 heures au MàD.

Parmi les incontournables de la musique populaire cubaine, la Familia Valera Miranda occupe une place de choix… et ce depuis plusieurs générations ! Ses musiciens aux racines métisses, originaires de l’Oriente, ont su conserver intacte la tradition du son, sans se laisser distraire par certaines dérives commerciales actuelles.


Gaâda (« Diwane de Bechar »)
en concert le vendredi 7 avril à 23 heures au MàD.

Les musiciens du groupe Gaâda sont originaires du Sahara algérien. Ils ont immigré depuis une trentaine d’années à Paris, où ils perpétuent la tradition du diwane. Ce genre musical est souvent interprété par des musiciens dilettantes, des artisans ou des ouvriers et se conçoit aujourd’hui encore comme un espace exceptionnel de rencontre des cultures berbères, arabes et africaines.




INFORMATIONS PRATIQUES


L'abonnement "Black Movie" de Frs. 25.- donne droit à l'entrée gratuite à tous les films, et à une réduction de 50% sur le spectacle de théâtre.

Les projections ont lieu:

à Saint-Gervais Genève - 5, rue du Temple
au Cinéma Spoutnik - 11 rue de la Coulouvrenière
au Cinéma Les Scalas - 23 rue des Eaux-Vives
au Moulin-à-Danses - 20 bis, rue du Stand
pas de réservations.

Foyer du Festival: Saint-Gervais Genève

Catalogue et abonnement en vente à Saint-Gervais Genève, au Cinéma Spoutnik, au Cinéma
Les Scalas et à la Librairie du Voyageur (Artou), 8, rue de Rive.

Films: prix unique frs. 10.-

Théâtre: frs. 20.-
(AVS, AI, chômeurs, étudiants, réfugiés, groupements populaires, cartes de réduction Saint-Gervais et abonnement "Black Movie") frs. 10.-.
Réservation indispensable au 022 908 20 20.

Concerts au MàD: frs. 15.- (chaque soir, entrée libre pour les 50 premiers détenteurs de la carte Black Movie).



Renseignements: Saint-Gervais Genève, 022 908 20 00









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