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Festival Black Movie 1999
du 26 mars au 3 avril
neuvième édition: à la rencontre des cinémas du monde noir
Programme:
Préambule - filiation et nouveautés
Avec cette neuvième édition entre transition et ouverture, le Festival Black Movie amorce un tournant: Katharina von Flotow, fondatrice et directrice artistique du festival, a quitté sa fonction et le festival passe entre les mains de Virginie Bercher et Maria Watzlawick.
Le festival Black Movie est né d'un désir de faire connaître les cultures des autres continents, par le biais de leur cinéma souvent peu ou pas distribué. De montrer des films portant l'empreinte d'un regard et d'une réalité autres que ceux de l'Occident, de rappeler ainsi la diversité du monde et celle des langages artistiques. De la programmation filmique uniquement, le festival est passé à la présentation de productions d'autres disciplines: photographie, théâtre, musique, mode, faisant ainsi de la manifestation une plateforme de découvertes.
Avec l'envie de faire découvrir d'autres regards, il y avait celle de favoriser les rencontres; ainsi a débuté la collaboration avec les associations étrangères de Genève, importante tant pour elles-mêmes que pour les festivaliers de Black Movie.
Cette double dimension du festival, artistique et culturelle, en constitue la spécificité. Elle fait de Black Movie une manifestation atypique et unique dans le paysage des festivals genevois. Elle constitue son essence et détermine la direction dans laquelle le festival continuera à avancer.
CINEMA
La programmation filmique de cette neuvième édition du festival est basée autour d'un axe principal thématique, et deux sections parallèles:
La section principale s'articule autour de la question de la migration, omniprésente en cette fin de siècle. Le festival Black Movie suggère un parcours contrasté à travers ce thème récurrent dans les oeuvres des cinéastes d'Afrique ou d'origine africaine.
Dans les films que nous vous proposons se pose sans cesse et de manière renouvelée la question de l'identité, fragilisée, mise en doute. Entre dépossession et enrichissement, difficultés et surprises, des réalisateurs africains se penchent sur le quotidien des migrants et éclairent ce phénomène sous différents aspects. Films poétiques tels que Exil, de Karim Traïda, qui dépeint le quotidien d'un camp de réfugiés situé dans le désert algérien, comédies (Le Clandestin, de José Laplaine, filmé à la manière d'un Chaplin), documentaires, comme le magnifique Mémoires d'immigrés de Yamina Benguigui, qui retrace l'histoire de l'immigration maghrébine en France, manifestes (l'incisif Soleil ô, de Med Hondo, qui dénonce le racisme et l'exclusion que subissent les immigrés noirs en France) ou encore tragédies, ainsi que le poignant La Noire de..., oeuvre de Ousmane Sembene, devenue un classique du cinéma africain: chacun de ces films raconte la découverte de l'Autre et d'un univers nouveau.
Par-ailleurs, une présentation de l'association de soutien thérapeutique aux migrants Appartenances, travaillant depuis plusieurs années sur l'aspect humain de la migration, est proposée au Moulin à Danses.
La difficulté toujours croissante que connaissent les cinéastes africains pour produire, réaliser, terminer leurs films et les amener sur le marché européen finira peut-être un jour par les faire disparaître... Entre contraintes financières, attentes occidentales d'un film étiqueté "africain", et difficultés de distribution, nous ne pouvons qu'encourager encore et encore le public à venir voir, découvrir et apprécier ces films.
Sensibilité contemplative, importance accordée à la parole, émotions à fleur de peau... Le cinéma africain, du Nord au Sud, est extrêmement riche et diversifié, ainsi que l'on peut s'en rendre compte avec Silmande, comédie policière enlevée réalisée par P. Yaméogo, Pièces d'identité de M. Ngangura, qui a gagné le grand prix du FESPACO 99, Le truc de Konaté (F. R. Nacro), comédie burlesque sur un sujet grave, ou encore La vie sur Terre, de A. Sissako, chronique intimiste de la vie d'un village africain à l'aube de l'an 2000, qui a gagné le Grand prix du Festival de Fribourg 99 et que nous présenterons en ouverture du festival , le vendredi 26 mars à 20h00 (en présence du réalisateur.)
A 53 ans, Djibril Diop Mambéty meurt, laissant son dernier film, La petite vendeuse de soleil, inachevé... Personnage de marque du cinéma africain, il rompt dans son oeuvre avec une simple représentativité pour faire place à une énonciation pleine de paradoxes, au montage libre, proche parfois du lyrisme. Cinq de ses films, parmi lesquels Hyènes, adaptation très personnelle de La visite de la vieille dame, de Dürrenmatt, ainsi que Touki Bouki et Badou Boy, films cultes du cinéaste, seront projetés au cinéma Spoutnik. Un portrait à coeur ouvert de ce cinéaste inventif et chaleureux, La grammaire de grand-mère, complète cette section.
Théâtre, exposition de photographies, concerts:
Saint-Gervais Genève Théâtre présente du 29 mars au 3 avril à 21h00, dans le cadre du festival Black Movie, une lecture de textes émouvante et actuelle sur l'Algérie, d'après des poèmes de Malek Haddad et Si Mohand:
"Le malheur en danger"
"la solitude heureuse du voyageur"
Le Centre pour l'Image Contemporaine de Saint-Gervais Genève organise une exposition de photographies de Raymond Depardon jusqu'au 3 avril. Dans le cadre du festival Black Movie, une sélection d'environ 70 photos sur le thème des voyages sera présentée.
Le 31 mars, dans le cadre de Black Movie, PTR et Saint-Gervais théâtre proposent un concert du plus rock des chanteurs raï, dont la musique a influencé bon nombre de formations musicales, telles que les Négresses vertes ou la Mano Negra:
Rachid Taha
Enfin, poursuivant la tradition des Nuits Blanches de Black Movie, le Moulin à Danses présente trois soirs de concerts de groupes multi-ethniques:
Vendredi 26 mars à 23h
Mousta
groupe mixte Maghreb-Afrique Noire, basé en Belgique
samedi 27 mars à 23h
Aduna
duo helvético-sénégalais
Jeudi 1er avril à 23 h
Ben-Kady
Burkina-Faso
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