7th International Video Week Competition's Results

Grand Prix de la Ville de Genève (CHF : 10'000.-)

Line de Cheryl Donegan (1996, 14 min. 20 sec., USA)

Prix Jeune créateur du Département de l'instruction Publique (CHF 5'000.-)

Host de Kristin Lucas (1997, 7 min 36 sec., USA)

Prix Saint-Gervais Genève (exceptionnellement trois prix) (CHF 2'500.- chacun)

Gigi, Monica et ... Bianca de Yasmina Abdellaoui et Benoît Dervaux (1996, 84 min., Belgique)

Sorry Guys de Chantal Michel (1997, 15 min., Suisse)

«Siamoiseries 2» - Footing de Franck et Olivier Turpin (1997, 6 min. 30 sec. France)

Commentaires du jury

49 bandes vidéo étaient en compétition cette année, choisies parmi plus de 560 envois. La grande qualité de beaucoup de ces bandes a rendu notre choix difficile. Mais c'est plus encore la diversité des usages de la vidéo qui était représentés ici, qui nous a posé le plus de questions. En effet, il est impossible de juger selon un même canon des oeuvres documentaires, des oeuvres entièrement issues au contraire des nouvelles technologies de l'image et toute la variété des propositions provenant du champ complexe des arts plastiques. Par ailleurs, la forte présence du réel : politique, social, économique, etc., dans beaucoup des travaux présentés, nous a souvent conduit à discuter autant la vérité du contenu que la qualité de la forme. Débat que nous n'aurions probablement pas eu dix ans plus tôt. Nous avons travaillé en recherchant progressivement une unanimité, en sorte que nos choix ne résultent pas du partage des votes mais de convictions partagées. Cependant, nous ne nous sommes pas résolus à trancher entre deux candidats. C'est pourquoi nous avons demandé à Saint-Gervais Genève de bien vouloir ajouter cette année, à titre exceptionnel, un troisième prix Saint-Gervais Genève d'un montant de Fr. 2'500.-. Nous remercions vivement André Iten de nous avoir répondu favorablement. Comme nous remercions toute son équipe de nous avoir permis de travailler dans d'excellentes conditions.

Les trois prix "Saint-Gervais Genève" de CHF 2'500.- vont chacun à :

Gigi, Monica,... et Bianca de Yasmina Abdellaoui et Benoît Dervaux (1996, 84 min., Belgique)

Nous avons particulièrement apprécié dans ce film le très rare respect qu'il manifeste à l'égard de ses protagonistes. Au comble de la misère, ce sont de véritables sujets que révèle la caméra, dans un film qui constitue une oeuvre parfaitement développée mais cependant ouverte, sans scénarisation superflue et sans aucun pathos. Remarquable aussi la dialectique entre la proximité et la distance vis-à-vis du sujet, entre sa spécificité et la portée générale du thème.

Sorry Guys de Chantal Michel (1997, 15 min., Suisse)

Ce film nous a séduit par sa beauté plastique, son humour, la qualité du son et l'intéressant traitement du rapport entre l'espace et le corps. Cette histoire sans paroles qui semble partir d'une situation banale pour ne jamais finir, articule avec intelligence théâtre, sculpture et performance. C'est aussi une métaphore de l'existence dont les contraintes et le combat sont subtilement mis en scène.

"Siamoiseries 2" - Footing de Franck et Olivier Turpin (1997, 6 min. 30 sec. France)

Ce film est d'abord très amusant. Plutôt qu'une performance filmée, c'est une véritable narration, une trajectoire et même une sorte de roman d'initiation en six minutes. Sa simplicité apparente n'empêche pas cet autoportrait de deux personnes en une figure de se développer sur plusieurs niveaux de significations. L'excellente bande son y contribue.

Le prix "Jeune créateur" du Département de l'instruction publique, d'un montant de CHF 5'000.- va à :

Host de Kristin Lucas (1997, 7 min 36 sec., USA)

Ce film nous paraît témoigner avec une grande justesse, et de l'état actuel de l'usage de la vidéo par les jeunes artistes et de notre condition dans le monde contemporain. Il articule très précisément l'image filmée et l'image technologique. Mais ce n'est pas d'une façon démonstrative ou didactique, mais au contraire selon un rapport très personnel où l'artiste se met entièrement en jeu. Loin de la fascination pour les nouvelles images, Kristin Lucas nous parle de façon très critique de notre corps morcelé ainsi de la contrainte et du contrôle auxquels nous soumet le monde technologique sans répondre à nos attentes.

Le "Grand Prix de la Ville de Genève" du Département des Affaires Culturelles de la Ville de Genève de CHF 10'000.- va à :

Line de Cheryl Donegan (1996, 14 min. 20 sec., USA)

Nous avons retrouvé dans cette oeuvre sereine, drôle et subtilement construite beaucoup des qualités que nous connaissions chez Cheryl Donegan. Son film traite simultanément de la peinture, du cinéma et de la performance. Son sens étonnant de l'hybridation lui permet de faire se rencontrer le sublime radical de Barnett Newman et la trivialité mythique de Brigitte Bardot dans "Le Mépris". Nous devons vivre après les héros modernes, mais Cheryl Donegan ne le fait ni en iconoclaste ni en post-moderne kitsch. Le champ considérable des références qu'il convoque n'échappe jamais au contrôle de son film. A la fois artiste et modèle, filmeuse et filmée, image et corps, Cheryl Donegan crée ici un dispositif artistique dont la richesse n'efface ni la fraîcheur, ni le plaisir.

Le jury était composé de :

- Christian Bernard, Président du jury Directeur du MAMCO (Musée d'Art Moderne et Contemporain) (Genève) - Lynne Cooke Conservatrice au DIA Center for the Arts (New York) - Eva Keller Historienne de l'art et conservatrice et commissaire d'exposition indépendante (Zurich) - Charles Esche Commissaire d'exposition indépendant à la Fondation for Art and Creative Technology (Liverpool) - Georges Heck Responsable de "Vidéo les beaux jours", diffusion de la création audiovisuelle (Strasbourg)

Genève, le 8 novembre 1997

Grand prix de la Ville de Genève Line, Cheryl Donegan - USA (*1962) Vit et travail à New York. S'inspirant du Mépris de Godard pour raconter d'autres histoires, jouant les deux rôles principaux du film, Donegan restitue ses réflexions sur Homère (figure classique du père) avec le peintre américain, expressionniste abstrait Barett Newman.

Prix "Jeune créateur" du Département de l'Instruction Publique Host, Kristin Lucas - USA (*1968)

Film rediffusé à Saint-Gervais le Me 3 déc. à 19h30. Kristin Lucas interroge avec énergie le rôle des médias. Dans sa bande, elle participe à une thérapie en direct dirigée par l'opérateur d'un kiosque de rue multimédia. Alors qu'elle se plonge dans une conversation virtuelle concernant une relation houleuse, la session se transforme en un amalgame de journaux télévisés et de presse à scandales où la caméra de surveillance devient l'oeil des médias.

Prix Saint-Gervais Genève

Gigi, Monica ... et Bianca, Benoît Dervaux et Yasmina Abdellaoui - B

Savez-vous que l'enfant des rues a beaucoup du chien. Recevoir des coups de bâton, rester des journées à mendier, cela ne le désespère pas, pourvu qu'on lui laisse sa gare. Gigi (17 ans) et Monica (15 ans) vivent leur amour au sein de leur bande à la gare du Nord de Bucarest. Un petit nouveau va arriver, il attend dans le ventre de Monica. Gigi veut quitter l'anonymat de la rue. Il nous dit son désir : «Trouver un toit, fonder une famille, de cette famille se formera une autre famille, et ainsi de suite... jusqu'au bout.» En perpétuant le phénomène de la vie, Gigi et Monica dépassent leur condition d' enfants des rues et nous renvoient à l' Universel. La médiocrité des conditions de vie suffit-elle à geler le destin des hommes dans la misère?».

Sorry Guys, Chantal Michel - CH (*1968)

L 'artiste se met en scène dans un espace fermé par quatre parois.

«Siamoiseries 2 »- Footing Franck et Olivier Turpin - F (*1964)

Deux frères jumeaux qui se mettent en scène, à la manière d'une performance, reliés l'un à l'autre par leurs casquettes blanches et traversent des paysages cahotiques, leurs mouvements se répercutant sur eux...

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