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Centre pour l’image contemporaine - Saint-Gervais Genève

5-6-7 juin 2002
“Terre promise / Territoires occupés” - films et vidéos

programmation: André Iten et Isaline Bouchet

  archives
            centre pour l'image contemporaine

Personne ne peut rester indifférent devant la situation actuelle au Proche-Orient et personne ne sortira indemne de cette léthargie des nations face à la stratégie d’occupation et d’anéantissement systématique imposée par l’armée israélienne. Le conflit israélo-palestinien a atteint un tel degré d’horreur qu’il réveille ce sentiment de colère devant notre propre désarroi à prendre parti ouvertement face à l’enchaînement des actes “jusqu'au-boutistes”.

(suite...)

La situation est devenue si manichéenne que le fait de défendre les droits humanitaires les plus élémentaires peut vous cataloguer définitivement d’antisémite. Que faire d’autre que crier notre désaccord face à cette pensée simplificatrice ? Rappeler que cette terre ne devrait être promise, en premier lieu, qu’à ceux qui y vivent et y travaillent depuis toujours. Qu’il ne peut y avoir de paix sans justice, sans reconnaissance et respect mutuel. Qu’il n’y a rien à attendre d’une politique d’occupation coloniale et d’apartheid.
Pour ce programme, nous avons décidé de donner la parole à des réalisateurs et artistes israéliens, palestiniens et libanais qui relatent leur façon de vivre ce conflit. Ce ne sont pas à proprement parler des films partisans, ce sont des témoignages personnels qui nous parlent, parfois avec humour et espoir, du quotidien, des humiliations, des situations absurdes ou tragiques.

Les situations traitées ne sont pas, et de loin, équivalentes, et les œuvres, qu’elles aient été réalisées en Israël ou dans les territoires occupés, portent toutes en elles les espoirs d’un changement. Elle prennent les formes diverses de l’essai poétique ou artistique, du témoignage et de la fiction, répondant souvent à des situations contraignantes. Notre choix a été guidé par le fait que ces œuvres rendent compte de manière personnelle du conflit israélo-palestinien et offrent une vision très différente de celle que proposent les médias télévisuels et la propagande partisane.

André ITEN

Programme

Mercredi 5 juin 19h

Avi Mograbi, Happy Birthday Mr. Mograbi, 1999, 77 minutes, sous-titres français
Un semi-documentaire sur un triple anniversaire: celui du cinquantenaire de l’état d’Israël, celui du Nakba (“le désastre”) - nom que les Palestiniens ont donné à la création de l’état d’Israël - et le 42ème anniversaire d’Avi Mograbi lui-même.
Avi Mograbi, né en Israël en 1956. Vit et travaille à Tel Aviv (Israël).


Mercredi 5 juin 21h

Jayce Salloum et Elia Suleiman, Speaking for Oneself... Speaking for Others... Muqaddimah Li-Nihayat Jidal, 1990, 45 minutes, version anglaise
A partir de séquences de films hollywoodiens, européens et israéliens et d’extraits de journaux télévisés américains sur le Moyen-Orient, cette vidéo fait l’inventaire des stéréotypes, véhiculés par les médias et les productions du monde occidental face au monde arabe.
Jayce Salloum, canadien libanais vivant à New York. Travaille depuis 1975 en tant qu’artiste mais aussi comme commissaire d’expositions et coordinateur d’événements culturels.
Elia Suleiman, né en 1960 à Nazareth (Palestine). A vécu à New York de 1982 à 1993.

Jayce Salloum, Untitled part 1 : Everything and Nothing, 2000, 43 minutes, sous-titres anglais
Soha Bechara, une ancienne combattante de la résistance libanaise, récemment libérée après avoir purgé 10 ans de peine au centre de détention israélien “El-Khiam” au sud du Liban, parle de son expérience.


Jeudi 6 juin 19h

Annemarie Jacir, A Post Oslo History, 1999, 4 minutes, sous-titres anglais
Lors d’un voyage entre Bethlehem et Jérusalem, une critique des huit années de processus de paix est proposée. Celles-ci n’aboutissent finalement qu’à de nouveaux abus, emprisonnements et souffrances pour les Palestiniens.
Annemarie Jacir, née en 1974, réalisatrice, activiste et poète palestinienne vivant entre New York et la Palestine.

Rashid Masharawi, En direct de Palestine, 2001, 57 minutes
Ce film nous propose une plongée à l'intérieur de "La Voix de la Palestine", radio officielle de l'Etat palestinien en construction. À un nouveau moment clé dans l'histoire du conflit, dans cette situation de “ni guerre ni paix”, ce film d'observation présente un regard nouveau, sur une réalité tant de fois décrite mais qui n'évolue guère.
Rashid Masharawi, né à Gaza (Palestine) en 1962. Vit et travaille à Ramallah (Palestine).

Tawfik Abu Wael, Diary of a Male Whore (Yawmeyat A’her), 2000-2001, 14 minutes, sous-titres anglais
Esam, un jeune réfugié arabe qui vit à Tel Aviv, se prostitue. Son plaisir physique, qui lui permet d’oublier sa faim, lui rappelle sans cesse des souvenirs d’enfance dans son village natal. D’après le roman “For Bread Alone (Al-Khubz al-Hafi)”, de l’écrivain marocain Mohamed Choukri.
Tawfik Abu-Wael, né à Um-El-Fahim (Palestine) en 1976. Vit et travaille à Jaffa (Israël).

Elia Suleiman, Cyber Palestine, 2000, 16 minutes, sous-titres français
Transposition actuelle de l’histoire de Marie et Joseph. Réfugiés palestiniens vivant à Gaza, Marie et Joseph doivent quotidiennement faire face aux contrôles répressifs et abusifs de l’armée israélienne.
Elia Suleiman, né en 1960 à Nazareth (Palestine). A vécu à New York de 1982 à 1993.


Jeudi 6 juin 21h
Sélection d’artistes israéliens par Sergio Edelzstein, directeur du Center for Contemporary Art de Tel Aviv :

Effie & Amir, Check It, 2000, 3 minutes 20
Le son des sacs sans cesse ouverts et refermés au check-point à l’entrée de Jérusalem devient le leitmotiv du film. La caméra postée dans un bagage renverse les points de vue en montrant les visages des policiers, qui deviennent les personnes surveillées.
Amir Borenstein, né à Haifa (Israël) en 1969, réside à la Cité Internationale des Arts, Paris.
Effie Weiss, né à Ramat-Gan (Israël) en 1971, réside à la Cité Internationale des Arts, Paris.

Ayelet Ben Porat, T.M.B, 2001, 4 minutes 30
Sur une musique techno lancinante, Ayelet Ben Porat monte des images d’archives de la guerre d’indépendance, de l’arrivée des juifs et de l’expulsion des réfugiés palestiniens.
Né en 1976.

Ruti Sela, Una Proyeccion Solamente, 2001, 12 minutes 30, sous-titres anglais
Une bande de Punk anarchistes portant les tee-shirts des «forces de défense israéliennes» entreprennent des missions loufoques.
Ruti Sela, né à Jérusalem en 1974. Vit et travaille en Israël.

Ra’am Don, Heroes, 1998, 11 minutes, sous-titres anglais
Une critique subtile du conflit par un film qui a l’apparence d’un reportage. Les différents protagonistes tentent d’expliquer les faits afin de reconstruire l’événement. Pourtant, par les différentes versions de chacun, la compréhension se brouille…

Elyasaf Kowner, Dad explains about weapons and numbers, 2001, 4 minutes 40, sous-titres anglais
Le père de l’artiste, survivant d’Auschwitz, déploie de façon tout à fait enthousiaste le catalogue des armes « top secrètes » de l’armée israélienne, avant de rappeler et de déplorer le nombre de victimes de la Seconde Guerre Mondiale.
Né en 1970. A étudié à la Bezalel Academy of Art and Design à Jerusalem. Il enseigne à la Shenkar Academy à Ramat et vit à Tel Aviv (Isra!ël).

Doron Solomons, Lullaby, 1999, 3 minutes, hébreu
Mosaïque d’images télévisuelles apparaissant par intermittence et montrant de façon très rapide des scènes de violence.
Doron Solomons, né à Londres en 1969. Vit et travaille en Israël.

Avi Mograbi, How I learned to overcome my fear and love Arik Sharon, 1997, 61 minutes, sous-titres anglais
A l’approche des élections de 96, Avi Mograbi décide de réaliser un documentaire sur Arik Sharon. Contre toutes attentes, Mograbi tombe sous le charme de Sharon. Sa femme décide alors de le quitter, choquée par ces nouveaux penchants politiques.
Le film interroge avec ironie la possibilité de faire un documentaire objectif sur un tel sujet.
Avi Mograbi, né en Israël en 1956. Vit et travaille à Tel Aviv (Israël).


Vendredi 7 juin 19h

Avi Mograbi, August, 2002, 72 minutes, sous-titres français
Pour point de départ, le mois d’août en Israël, synonyme pour le réalisateur de chaleur étouffante, irruption de violence... Pour contrebalancer cette vision, la femme d’Avi Mograbi exprime une perception très positive de cette époque de l’année.
Plutôt que la chronique d’un mois, il s’agit de l’analyse de l’état de la nation d’Israël, où tout se résume à la violence.
Avi Mograbi, né en Israël en 1956. Vit et travaille à Tel Aviv (Israël).


Vendredi 7 juin 21h


Sobhi al-Zobaidi, Looking Awry, 2001, 32 minutes, sous-titres anglais
A la base, une commande américaine d’un documentaire romantique sur la vieille ville de Jérusalem, vue comme ville de l’amour et de la tolérance. Pendant le tournage, la deuxième intifada éclate…
Sobhi al-Zobaidi, né à Jérusalem en 1961. Vit et travaille à Ramallah (Palestine).

Walid Ra’ad, The Dead Weight of a Quarrel Hangs, 1999, 17 minutes, version anglaise
Explorant les possibilités et les limites d’écrire une histoire de la guerre libanaise, ce triptyque vidéo expose quelques situations particulières au moyen de documents (re)trouvés.
Walid Ra’ad, né à Chbanieh (Liban) en 1967. Vit et travaille à New York.

Azza El-Hassan, News Time, 2001, 52 minutes, sous-titres anglais
Azza El-Hassan raconte l’histoire de ses voisins dans les territoires occupés, pendant l’intifada. Sa description des réalités de la guerre n’est cependant pas dénuée d’humour, conciliant moments douloureux et joyeux.
Azza El-Hassan, née à Amman (Jordanie) en 1971. Vit et travaille à Ramallah (Palestine).


La programmation des films palestiniens a été élaborée en collaboration avec Jayce Salloum.


Remerciements:

Catherine David, directrice du Witte de With à Rotterdam, Sergio Edelzstein, directeur du Center for Contemporary Art de Tel Aviv, Avi Mograbi, réalisateur, Jayce Salloum, réalisateur, Walid Ra’ad, artiste et tous les réalisateurs et artistes participants à la programmation.



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