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8e Biennale de l'image en mouvement
5 novembre - 12 décembre 1999



  • Grand Prix de la Ville de Genève (CHF 10'000.-):

    The Dead Weight of a Quarrel Hangs de Walid RA'AD, Liban/USA

  • Deux Prix Jeune Créateur du Département de l'instruction publique du canton de Genève ex aequo (deux fois CHF 2'500.-):

    Performing the Border d'Ursula Biemann, Suisse

    et

    Die 3. Generation des Wohlfühlens de Rainer Hallifritsch, Ulrike Hemberger et Karl Hoffmann, Allemagne

  • Deux Prix Saint-Gervais Genève (deux fois CHF 2'500.-):

    Arise! Walk Dog! Eat Donut! de Ken Kobland, Etats-Unis

    et

    Sein Zeit de Nicolas Fernandez
    , Allemagne

La 8e Biennale de l'Image en Mouvement s'est déroulée du 5 au 13 novembre au Centre pour l'image contemporaine de Saint-Gervais Genève. 280 films et vidéos y ont été projetés, en plus d'une exposition de 5 installations vidéo qui dure jusqu'au 12 décembre 1999. La fréquentation du public s'est élevée à 5'000 personnes; 50 journalistes étaient accrédités.

Le jury de la 8e Biennale de l'Image en Mouvement, composé de:

Michel Ritter, directeur de Fri-art, centre d'art contemporain,Fribourg (CH), président du jury
et de
Dunia Blasevic, directrice du Soros Center for Contemporary Art de Sarajevo (Bosnie)
Corinne Diserens, historienne d'art, commissaire indépendante (CH/F)
Elizabeth Janus, historienne et critique d'art (CH)
Chris Dercon (B), directeur du Musée Bojmans van Beuningen de Rotterdam

a visionné le 36 bandes vidéo qui participaient à la compétition internationale et a attribué les prix suivants:



le Grand Prix de la Ville de Genève (CHF 10'000.-) à

The Dead Weight of a Quarrel Hangs de Walid RA'AD, Liban/USA

deux Prix Jeune Créateur du Département de l'instruction publique du canton de Genève ex aequo (deux fois CHF 2'500.-) à

Performing the Border d'Ursula Biemann, Suisse

et Die 3. Generation des Wohlfühlens de Rainer Hallifritsch, Ulrike Hemberger et Karl Hoffmann, Allemagne

deux Prix Saint-Gervais Genève (deux fois CHF 2'500.-) à

Arise! Walk Dog! Eat Donut! de Ken Kobland, Etats-Unis

et à

Sein Zeit de Nicolas Fernandez, Allemagne


Les oeuvres primées sont acquises par la Médiathèque du Centre pour l'image contemporaine où elles sont conservées. La Médiathèque offre un accès public gratuit à l'ensemble de la collection du Centre, qui compte plus de 1'100 titres et est la plus importante collection du genre en Suisse et une des premières en Europe.

Déclaration du Jury

Si la peinture a pu être le domaine presque exclusif de la représentation de certains sujets en art, aujourd'hui le récit de ces mêmes sujets est largement pris en charge par la photographie et la vidéo. L'influence de la télévision et du cinéma sur l'art a produit ce qu'on appelle un "cinéma partiel": une forme résultante qui n'est ni traditionnelle ni expérimentale, mais bien plutôt un "quelque chose d'autre" en constante évolution et pas encore tout à fait défini, qui fait penser que l'audiovisuel est devenu l'espace privilégié dans lequel se négocie la tension entre public et privé, entre le corps physique et le corps social.
La pulsion de raconter des expériences existentielles est aussi fondamentale pour la nature humaine que le désir d'appartenir à une collectivité, qui ne se définit plus, de nos jours, par rapport à la notion de polis en tant qu'entité dans laquelle on attend de chaque individu qu'il participe à l'élaboration du bien commun, mais qui se définit bien plutôt comme ce qu'on a pu appeler une "culture d'audience" - une culture dans laquelle les individus sont liés les uns aux autres non pas par des racines et des objectifs communs, mais bien plutôt par une littéralité visuelle assez sophistiquée, à la fois complexe et apparemment dénuée d'esprit, qui se base sur une quantité de gestes, d'images et de sons émanant des écrans de la télévision et du cinéma.
Ainsi, les prix de cette année tendent vers le documentaire indépendant, forme qui connaît une renaissance en tant qu'arme par excellence dans la bataille intenable contre une hégémonie imposée, et en tant qu'alternative à la présentation hautement "médiatisée" des guerres, de la politique et des enjeux économiques.
En lieu et place d'un moralisme pesant, "The Dead Weight of a Quarrel Hangs" de Walid Ra'ad "fictionnalise" la forme documentaire elle-même en racontant à nouveau la guerre du Liban à travers des récits individuels dans un style qui rappelle Borges, quand la démarcation entre réalité et invention est flottante. L'oeuvre s'attache à des territoires émotionnellement minés, par l'image et par le texte, laissant au spectateur le soin d'inventer sa propre version d'une histoire qui, bien qu'elle ait traumatisé une génération entière, s'est largement dissoute dans une indifférence générale pour le reste du monde.
Le deuxième prix, partagé ex aequo par "Performing the Border" d'Ursula Biemann et "Die 3. Generation des Wohlfühlens" de Rainer Hallifritsch, Ulrike Hemberger et Karl Hoffmann, représente deux vues différentes des ravages du capitalisme sauvage, exprimé par les relations corrompues et perverses entre hommes et femmes, entre le lieu de travail et le corps sexuel. La première oeuvre utilise un style assez classique fait d'interviews, afin de rendre compte de visages humains et de voix individuelles - ceux de ces femmes qui travaillent dans les maquiladores, ces usines multinationales omniprésentes dans les villes de la frontière mexicaine, en conséquence directe de l'ouverture commerciale - mais non pas migratoire - ayant suivi les accords du NAFTA (North American Free Trade Agreement ou ALENA: accord de libre-échange pour l'Amérique du Nord) entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique; la seconde oeuvre est, au contraire, une vision brève, concise, extrêmement construite et violemment auto-critique du triomphalisme orgasmique de la culture d'entreprise à Berlin, exemplifiée par le développement de Mercedes Benz sur la Potsdamerplatz, qui a fait de ce lieu un havre pour consommateurs conçu par des spécialistes du marketing et des analystes-développeurs de produit, détruisant par là-même la notion d'espace public.
Dans "Arise! Walk Dog! Eat Donut!" le pionnier de la vidéo Ken Kobland propose une évocation plus poétique des complexités du temps présent, celles qui définissent des expériences migratoires en allers-retours de l'est à l'ouest. Cette bande équilibre sa tendance au documentaire pur par une esthétique qui mêle la simplicité des moyens - un minimum d'images, de sons, d'écriture pour évoquer un espace de transit qui reste ouvert, prêt à être rempli de significations. Offrant une version lyrique de la réalité, plus proche de l'abstraction que de la peinture figurative, c'est une bande dans laquelle le temps, la concentration et la compréhension visuelle sont convoqués pour créer l'impression générale.
"Sein Zeit" de Nicolas Fernandez diffère des autres choix dans le sens qu'il ne s'agit ni d'une narration à proprement parler, ni d'un documentaire en tant que tel; au contraire, cette oeuvre se sert d'un style consciemment low-tech et des moyens minimaux pour recréer ces gestes et activités simples - aux marges de la vie - qui ont été imprégnées dans notre inconscient collectif par les conventions cinématiques desquelles notre culture s'est nourrie. Plus proche de la pantomime d'un autoportrait que de la représentation théâtrale d'une expérience privée, cette oeuvre ouvre à une nouvelle vision de la fiction en mettant à mal les schémas imposés de la narration pour nous apprendre à voir différemment et à trouver une nouvelle manière de visualiser nos vies intérieures.

8e Biennale de l'Image en Mouvement
Centre pour l'image contemporaine
Saint-Gervais, Genève
5, rue du Temple, CH 1201 GENEVE
(++4122) 908 20 00
www.centreimage.ch/bim

Bureau de presse: Lysianne Léchot Hirt, Sabine Dufaux, tél. direct (++4122)908.20.69

















































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