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Sophy Rickett, premier panel de Via di Bravetta, photographie,
100 cmx100 cm, 2002
Le Centre pour l’image contemporaine présente pour la première fois en Suisse les dernières photographies de Sophy Rickett: une vingtaine de paysages nocturnes en noir/blanc ou en couleur répartis en série de deux, trois ou quatre.
Ces photographies, en prenant comme prétexte le paysage, traitent de nature et d’artifice, et de la perception que nous en avons. Ce qui intéresse Sophy Rickett n’est donc pas tant le paysage en tant que tel et son potentiel narratif. Elle se concentre plutôt sur les infinies possibilités qu’il offre d’examiner les rapports que la lumière et l’obscurité entretiennent, et par conséquent de s’interroger sur la question de la vision.
Ainsi Sophy Rickett choisit comme paysage des parcelles de nature insérées dans le tissu urbain et éclairées de manière dramatique par les lumières “collatérales” de la ville. Lorsque l’éclairage est frontal, les arbres sont comme éblouis, lorsque qu’il vient de l’arrière, les frondaisons se dessinent en ombre chinoise. La lumière insolite qui habite ces paysages intrigue.
Face à l’intensité de la lumière et à sa précision, nous pensons être en pleine mise scène, en plein artifice. Et bien non, tout est “naturel”. La source lumineuse, qui est invisible, située hors champ, n’a pas été installée par l’artiste, elle appartient au «décor», à l’environnement urbain. L’éclairage grandiose de Via di Bravetta (2002), par exemple, vient des projecteurs d’un stade de football. Quant à celui exagérément jaune de Poplar Plantation, Dundee, (2001) qui apporte une présence étonnante à ce petit arbre chétif, il est diffusé par un banal lampadaire.
Sophy Rickett, Via di Bravetta, 2002
La lumière n’a donc rien de mystérieux et pourtant, c’est étrange. Illuminés par ces éclairages ordinaires, les arbres s’animent et prennent des allures de personnages. Ils posent et semblent attendre. Mais l'instant capturé n’est pas suspendu entre un avant et un après -non, la narration est évacuée- c’est un moment d'attente pure. La qualité intemporelle et la sérénité des photos de Sophy Rickett émanent sans doute de cet état. (IAP)
Sophy Rickett, Via di Bravetta, 2002
CURRICULUM VITAE
Née en 1970, Sophy Rickett vit et travaille à Londres.
Elle termine son master en photographie au Royal College of Art en 1999. Mais elle participe déjà en 1998 à “Remix”, exposition qui fait beaucoup parler d’elle au Musée des Beaux-Arts de Nantes. La même année encore, ses photos sont exposées à la Tea Factory de Liverpool lors de la collective “New Contemporaries 98”.
En 1999, elle est invitée à prendre part à “Common People: British Art from Phenomenon to Reality”, à la Fondation Sandretto Re Rebaudengo per l’Arte à Guarene en Italie, ainsi qu’à “Near and elswhere” à la Photographers Gallery de Londres.
En 2001, Marc-Olivier Wahler la convie au Swiss Institute de New York pour “Mayday Mayday”, et elle participe à “Where are we” au Victoria and Albert Museum de Londres, à “Night on Earth”, une exposition montée par Ralf Christofori à Münster et à “The Fantastic Recurrence of Certain Situations”, dont le commissaire est Kate Bush au Canal de Isabel II à Madrid.
En 2001 également, trois expositions personnelles: l’une à la galerie Renn à Paris, une
seconde à l’EmilyTsingou Gallery à Londres, la troisième à la Dundee Contemporary Arts à Dundee.
Enfin, en 2002 elle est à Turin à l’Alberto Peola Arte Contemporanea pour une expostion personnelle.
Sophy Rickett, St Anne’s College, 2002
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