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Jean-Louis Boissier
La deuxième promenade
- installation hypermédia
du 8 septembre au 17 octobre 1999
Du mardi au dimanche, de 12h à 18h; nocturne le jeudi jusqu’à 21h
Entrée libre

Vernissage le mercredi 8 septembre dès 18 heures
Centre pour l’image contemporaine
Centre de la photographie Genève



Le Centre pour l’image contemporaine de Saint-Gervais Genève a le plaisir de présenter une installation hypermédia de l’artiste français Jean-Louis Boissier. Spécialiste des formes artistiques liées à l’interactivité, directeur de la biennale Artifices de Saint-Denis, commissaire de la Revue Virtuelle du Centre Georges Pompidou, Jean-Louis Boissier est un des rares artistes à relever haut la main le pari de traîter une oeuvre littéraire classique avec les technologies audiovisuelles les plus sophistiquées tout en marquant son travail de sa propre intelligence artistique.

“Ma vie entière n’a guère été qu’une longue rêverie divisée en chapitres par les promenades solitaires de chaque jour.”
Jean-Jacques Rousseau / Carte à jouer no 1

L’installation s’appuie explicitement sur le texte de ”La deuxième promenade” des Rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau, mais elle se réfère aussi à l’ensemble de son oeuvre littéraire et philosophique, ainsi qu’aux nombreuses études qu’elle a suscitées. “La deuxième promenade” relate la journée du 24 octobre 1776, au cours de laquelle Rousseau, qui avait passé son après-midi à herboriser dans les environs de Paris, est brusquement renversé par un chien. Evanoui, il revient lentement à lui, et vit ces minutes comme une véritable renaissance. “Je sentais dans tout mon être un calme ravissant auquel, chaque fois que je me le rappelle, je ne trouve rien de comparable dans toute l’activité des plaisirs connus.”

L’installation hypermédia (images, sons, textes interactifs sur ordinateur) met en espace le texte de Rousseau et d’autres textes (de Rousseau ou des nombreuses études qui lui ont été consacrées) dans un dispositif propre à favoriser une approche intuitive et personnelle du texte. Elle cosntitue elle-même, à sa manière, un “essai” dédié à Rousseau, et singulièrement à l’aspect autobiographique de son oeuvre. L’installation met en jeu les capacités des objets numériques à se laisser guider par un lecteur, et simultanbément à obéir à une logique propre de programmation. Ainsi chacun produira une “deuxième rêverie” qui implique des images, des sons et des textes minutieusement produits dans leurs références à Rousseau. Attaché au moment central de l’accident, on se verra transporté vers d’autres moments, d’autres lieux, d’autre personnages.

Les images et leurs sons apparaissent en projection sur une table dans une chambre; au-dehors de celle-ci, sur un mur de l’espace d’exposition, les fragments de textes sont projetés en grande dimension; on les aperçoit par la fenêtre de la chambre. Le spectateur perçoit d’abord le texte seul, animé d’une logique mytérieuse. Ce n’est que lorsqu’il pénètre dans la chambre, et manipule à son tour les images par simple toucher de la table-écran, qu’il déclenche aussi les mouvements du texte; ce jeu de va-et-vient produit la “rêverie” et découvre les raisons et l’origine du texte. Un renversement paradoxal du rapport de la lecture est mis en place: il faut “lire” l’image et laisser le texte se donner en spectacle, ou bien accepter d’abandonner l’image pour la voir conduite par le texte.



Biographie

Depuis les années 80, les recherches de Jean-Louis Boissier sur les formes artistiques liées à l’interactivité l’ont fait reconnaître internationalement comme l’un des spécialistes de ctte discipline. Il était le commissaire de nombreuses expositions, a participé à de nombreux colloques et workshops, et a exposé ses travaux dans les musées et centres d’art d’Europe entière.

Jean-Louis Boissier est né à Loriol-sur-Drôme en 1945.
Entre 1962 et 1969, il fait à Lyon et à Grenoble des études de mathématiques et de physique, anime un ciné-club, travaille comme photographe de théâtre, graphiste et scénographe, réalise des films expérimentaux.

A partir de 1969, il participe à la fondation du département d’arts plastiques de l’Université Paris 8 à Vincennes, sous la direction de Frank Popper avec qui il a travaillé pour l’exposition Cinétisme, spectacle, environnement à la Maison de la culture de Grenoble en 1968.
En 1979, sa thèse de 3e cycle en esthétique à l’Université Paris 8 porte sur « La question de l’héritage dans les arts plastiques de la Chine contemporaine ». Il organise, entre 1973 et 1989, des échanges d’artistes entre la France et la Chine et de nombreuses expositions sur l’art chinois.
En 1983, il est à nouveau l’assistant de Frank Popper pour Electra, l’électricité et l’électronique dans l’art au XXe siècle, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. En 1984-1985, il participe au Centre Georges Pompidou à la conception de l’exposition Les Immatériaux, sous la direction de Jean-François Lyotard.

De 1986 à 1991, il participe, comme rédacteur et directeur artistique à la création de la revue La Recherche photographique.
De 1988 à 1992 il conçoit des expositions ayant trait à l’image de synthèse, à l’interactivité et au virtuel, pour la Cité des sciences et de l’industrie. Simultanément, il entreprend une collaboration avec le Centre Georges Pompidou pour l’exposition Passages de l’image en 1990, puis pour la création de la Revue virtuelle dont il est, depuis, l’un des commissaires.
En 1990, dans le contexte de la coopération entre la Ville de Saint-Denis et de l’Université Paris 8, il fonde la biennale Artifices dont il est depuis le directeur artistique.

Son doctorat d’habilitation à diriger des recherches, soutenu en 1994, s’intitule « Éléments d’une esthétique de la saisie ». Il y fait le point sur les expériences artistiques qu’il a entreprises au début des années 80 et qui portent sur les installations interactives, le vidéodisque et le CD-ROM dans l’art contemporain.

Il est actuellement professeur des universités en arts, directeur de recherche, en charge du laboratoire Esthétique de l’interactivité, responsable du 3e cycle Arts plastiques à l’Université Paris 8. Il est également professeur invité à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris.

Conception d’expositions dans le domaine des nouveaux médias :
Participation à la conception

• Electra (l’électricité et l’électronique dans l’art au XXe siècle), Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 1983-1984;
• Les Immatériaux, Centre Georges Pompidou, 1985;
• Passages de l’image, Centre Georges Pompidou, 1990.

Commissaire
• Pixim 88, Grande Halle de La Villette, 1988;
• Image calculée, Cité des sciences et de l'industrie, Paris, 1988-1990;
• Artifices, Saint-Denis, 1990; Artifices 2, Saint-Denis, 1992; Artifices 3, Saint-Denis, 1994; Artifices 4, Saint-Denis, 1996, Artifices 5, Saint-Denis, 2000.
• Machines à communiquer, Cité des sciences et de l'industrie, Paris, 1991-1992.
• Revue virtuelle, Centre Georges Pompidou, Paris, 1992-1996.
• L’image n’est pas seule, Université Paris 8, 1998.

Principales publications ayant trait à l’esthétique de l’interactivité :
• « Dramaturgie de l’interactivité », colloque Vers une culture de l’interactivité, Cité des sciences et de l’industrie, Paris, 1989;
• « Bambous : pour que poussent les images », Cahiers du CCI, « Les Chemins du virtuel », Centre Georges Pompidou, Paris, 1989;
• « Le logiciel comme rêverie », Le Temps des machines, Centre de recherche et d’action culturelle de Valence, 1990;
• « Machines à communiquer faites œuvres », La Communication, ouvrage dirigé par Lucien Sfez, Presses universitaires de France/Cité des sciences, Paris, 1991;
• « Vertus des mondes bornés », Cahiers de l’Ircam, Nº 1, « Composition et environnements informatiques », Centre Georges Pompidou, Paris, 1992;
• « Une esthétique de la saisie », « Les Technimages », numéro dirigé par Anne Cauquelin, Revue d’esthétique, Paris, 1994;
• Programmes interactifs, catalogue d’une exposition personnelle, CREDAC, Ivry, 1995;
• La logique sensitive, catalogue d’une exposition personnelle, ICC-Gallery, Tokyo, 1995;
• « Des arts dans la logique de leur technique », Cinémagie, Musée d’Annecy, 1995.
• « The Aesthetic Roles of Seizure — I ruoli estetici della saisie », Arslab, I sensi del Virtuale, Fabbri, Milano, 1995.
• « Un CD-ROM expérimental », CD-ROM, 3e Biennale d’art contemporain de Lyon, Réunion des musées nationaux, Paris, 1995.
• « Figures de l’interactivité », VidéoFormes, Clermont-Ferrand, 1996.
• « Notes sur l’esthétique du virtuel », CD-ROM Actualité du virtuel, Centre Georges Pompidou, Paris, 1996.
• « Langages en perspective », Artifices 4, Saint-Denis, 1996.
• « Artifices. L’art du virtuel s’expose-t-il ? », Parachute, Montréal, 1997.
• « Arts visuels du virtuel », Encyclopædia Universalis, Paris, 1997.
• « L’interactivité comme perspective», Ecole des Beaux-Arts du mans, 1998.

Principales réalisations :
• Le Bus, vidéodisque; 1985;
• Pékin, pour mémoire, vidéodisque, 1986;
• Image calculée, 6 vidéodisques, 1988-1990
• Anthologie d’images de synthèse scientifiques, vidéodisque, 1990;
• Album sans fin, installation numérique, 1989;
• Anthologie du virtuel, vidéodisque, Centre Georges Pompidou, 1992;
• Globus oculi, installation numérique, 1992;
• Revue virtuelle, 6 vidéodisques, Centre Georges Pompidou, 1992-1995
• Flora petrinsularis, installation numérique, 1993; version pour CD-ROM dans Artintact 1, édité par ZKM/Cantz, 1994;
• Album; installation numérique, 1995;
• Tabula rasa, installation numérique, 1995;
• Anthologie du virtuel II, vidéodisque, Centre Georges Pompidou, 1995;
• Mutatis mutandis, installation numérique, 1995;
• 3e Biennale de Lyon, CD-Rom, édité par la Réunion des musées nationaux, 1995;
• Actualité du virtuel, CD-ROM, édité par le Centre Georges Pompidou, 1996.
• Le Billet circulaire, site internet, Musée d’art contemporain de Lyon, 1997.
• La deuxième promenade, installation hypermédia d’après Jean-Jacques Rousseau, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, 1998.
• L’origine des langues, projet d’une installation interactive, Médiathèque de Chambéry, 1998.
• Moments de Jean-Jacques Rousseau, CD-Rom, Centre pour l’image contemporaine, Saint-Gervais, Genève, Eidtions Gallimard, Paris, à paraître, 1999.

Principales expositions collectives récentes :
• Les immatériaux, Centre Georges Pompidou, 1985;
• Biennale de Venise, 1986;
• Rencontres internationales de la photographie, Arles, 1988;
• Biennale de la photographie, Turin, 1989;
• Passages de l’image, Centre Georges Pompidou, 1990; Barcelone 1991, Wexner Center, Colombus Ohio, 1991; Museum of Modern Art, San Francisco, 1992;
• Revue virtuelle, Centre Georges Pompidou, 1992-1995;
• Arslab, Turin, 1992;
• Ars electronica, Linz, 1992;
• Multimediale 3, ZKM, Karlsruhe, 1993;
• Interactive Media Festival, Los Angeles, 1994;
• ISEA ’94, Musée d’art contemporain d’Helsinki, 1994;
• MILIA, Cannes, 1995;
• Multimediale 4, ZKM, Karlsruhe, 1995;
• VideoFest, Berlin, 1995;
• Biennale de Venise, 1995;
• The Interaction ‘95, Gifu, Japon, 1995;
• InfoArt, Biennale de Kwangju, Corée, 1995;
• Art as Signal, Krannert Art Museum, Urbana-Champaign, 1995
• 3e Biennale d’art contemporain de Lyon, 1995-1996;
• Vidéo Formes, Clermont-Ferrand, 1996;
• Pandæmonium, London Festival of Moving Image, ICA, Londres, 1996;
Jean-Louis Boissier du 8 septembre au 17 octobre 1999
La deuxième promenade



• Burning the Interface, Museum of Contemporary Art, Sydney, 1996.
• Lab 6, Centre d’art contemporain, Varsovie, 1997.
• Multimediale 5, ZKM, Karlsruhe, 1997.
• Version originale, Musée d’art contemporain de Lyon, 1997.
• L’image n’est pas seule, Saint-Denis, 1998.
• Art virtuel, Médiathèque de Boulogne Billancourt, 1998.

Expositions personnelles récentes
• Musée de l’Élysée, Lausanne, 1990;
• Centre pour l’image contemporaine, Saint-Gervais, Genève, 1994;
•Programmes interactifs, Credac, Ivry, 1995;
•La Logique sensitive, Inter Communication Center Gallery, Tokyo, 1995.
• Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, Tourcoing, 1998.
• Musée d’art de la République Fédérale Allemande, Bonn, 1998.
• Centre pour l’image contemporaine, Saint-Gervais, Genève, 1999.




La deuxième promenade, installation hypermédia de Jean-Louis Boissier
Créée au Fresnoy, Studio national des arts contemporains, Tourcoing, 1998.

Scénario et réalistion: Jean-Louis Boissier
Collaboration au scénario: Liliane Terrier
Attachée de production: Maren Köpp
Assistant de réalsitatiion: Hajime Takeuchi
Programmation informatique: Jean-Noël Lafargue
Développement technique de l’interface: Christian Laroche
Design du mobilier: Alain Cieutat, AHA
Stagiaires: Thierry Guibert, Christine Voto, Philippe Donadini

Production: Le Fresnoy, Studio nationale des arts contemporians, Tourcoing (Pascale Pronnier), avec le concours du Centre pour l’image contemporaine, Saint-Gervais, Genève (André Iten), et du Laboratoire Esthétique de l’interactivité, Université Paris 8, Saint-Denis.
Remerciements: Alice Morgaine, Editions Gallimard, Agnès B., Comme des Garçons, Dries Van Noten, Vivienne Westwood.