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Centre pour l’image contemporaine - Saint-Gervais Genève

30 avril - 20 juin 2004
Mapping Sitting - On portraiture and photography
un projet d’Akram Zaatari et Walid Ra’ad / Fondation Arabe pour l’Image
Photographies de la collection de la Fondation Arabe pour l’Image
  archives
            centre pour l'image contemporaine

vernissage : jeudi 29 avril 2004 dès 18 heures
heures d’ouverture: mardi-dimanche de 12:00 à 18:00,
sauf les mardis 4,11,18 et 25 mai 12h-20h30, fermé le lundi - entrée libre

Commentaire de l’exposition le vendredi 30 avril 2004 à 19h
Interprétation d'archives photographiques, l'expérience de la Fondation Arabe pour l’Image par Akram Zaatari, suivie à 20h30 de la projection du dernier travail d’Akram Zaatari, Aujourd'hui, 2003, 86 minutes


(suite...)


Vue de la section I.D. de l’expositon Mapping Sitting, Antranik Anouchian (1908-1991)
Tripoli, des années 1930 aux années 1970, Coll.FAI / M.Yammine
Fondation Arabe pour l’Image

La 8e Biennale de l’Image en Mouvement (1999) nous avait fait découvrir le travail de Walid Ra’ad, qui avec son film intitulé The Dead Weight of a Quarrel Hangs (1999), avait remporté le Grand Prix de la Ville de Genève. Ce film nous montrait l’une des spécificités de la production artistique de Beyrouth qui joue à brouiller les frontières entre fiction et réalité et cherche à démontrer que le document empirique porte aussi en lui, et peut-être de manière plus évocatrice, les traces et les cicatrices du passé.
Afin de présenter aujourd’hui un plus large éventail de la création artistique libanaise actuelle, le Centre pour l’image contemporaine et Pro Helvetia, qui a aussi développé de nombreux liens avec la capitale libanaise dans le cadre de son projet « L’autre Méditerranée », se sont associés. A l’occasion de la reprise de l’exposition itinérante «Mapping Sitting – On Portraiture and Photography», nous montrons plusieurs aspects de cette production à travers des installations, des projections et des conférences.
«Mapping Sitting – On Portraiture and Photography» présente le travail sur les notions d’archivage et de mémoire qui est mené à Beyrouth par la Fondation Arabe pour l’Image (FAI), une association créée en 1997 pour la promotion de la culture photographique dans les pays arabes. Les curateurs de cette exposition, Akram Zaatari et Walid Ra’ad, tous deux membres de la FAI, mettent en valeur une partie de ce patrimoine photographique lié au portrait. Une série de photographies essentiellement de la première moitié du 20e siècle, présentées également sous la forme de projections, nous permettent d’aborder la question du portrait comme objet de luxe, comme moyen de définition de l’identité non seulement au sein de la société mais aussi dans le groupe.

L’exposition au Centre pour l’image contemporaine comprendra quatre sections :

- Des photographies itinérantes de Hashem el Madani, qui chaque matin entre 1948 et 1953 parcourait les rues de la vieille ville de Saida avec son appareil et prenait des photos des personnes qui le souhaitaient, puisque la plupart des gens ne possédaient pas d’appareil photographique. Ces images sont regroupées en panneaux de 4 ou 6 photographies composés selon leurs similitudes.
- 2975 photos passeport (ID), issues d’une collection de négatifs du Studio Anouchian, seront collées côte à côte sur un mur. Elles seront regroupées selon des signes distinctifs tels que le type de coiffure, la présence de lunettes, de moustache, etc.
- Une superposition rapide sur une écran plasma de plusieurs images de personnes qui marchent donne l’effet d’un mouvement. La photo surprise était une pratique commune au Moyen-Orient entre 1940 et 1960 et consistait à croquer des piétons déambulant qui posaient ou qui étaient saisis sur le vif.
- Une projection présentera un défilé en bande continue de portraits de groupes différents, montés de façon à donner l’impression d’un même groupe qui défile. Celle-ci sera accompagnée de sept photos de groupe représentant les équipes médicales fréquentées par l’infirmière Zainab Shalabi en Egypte entre 1930 et 1940.

L’exposition «Mapping Sitting – On Portraiture and Photography» a notamment été présentée au Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, au House of World culture, Berlin, au World Wide Video Festival, Amsterdam et au Centro de Estudios Juan de Mariana, Tolède.


Mapping Sitting,
Place du Tell, côté ouest. DVD, boucle 45', 2002. © FAI, W. Raad, A. Zaatari
Synthèse de 60 ‘Photo Surprises’ des archives de Photo Jack.
Place du Tell, Tripoli, Liban, années 1950.

"Dans Mapping Sitting, nous présentons des œuvres photographiques qui se distinguent par leur spécificité géographique et culturelle, et qui soulèvent des questions sur le portrait, la performance, la photographie et l'identité en général. Nous partons du succès rencontré dans le monde arabe, de l'aube du vingtième siècle aux années cinquante, par le portrait photographique sous toutes ses formes, — photos de passeport en studio, portraits de corps constitués, photos-surprises, portraits faits au hasard des rues par des photographes ambulants — pour nous interroger sur son rôle comme produit, objet de luxe et ornement, ainsi que sur sa fonction dans la description des individus et des groupes et l'enregistrement des identités sociales. Notre thèse est que ces pratiques photographiques révèlent à la fois l'essor d'une organisation capitaliste du travail et de la production et des conventions bien établies en matière de représentation iconique. Nous suggérons également que ces pratiques n'étaient pas seulement réflectrices, mais aussi productrices de nouvelles notions du travail, des loisirs, du divertissement, de la citoyenneté, de la communauté et de l'individualité."
Walid Raad et Akram Zaatari


Hachem el Madani (1930-), Se reposant
30 épreuves sur bromure, 360 x 200 cm.
Epreuves 40x60 cm. Coll. FAI
Série Plage, Saïda, Liban.

Biographies :

Akram ZAATARI
Né à Saida (Liban), 1966. Vit à Beyrouth.
Diplômé en architecture de l’American University de Beyrouth (1989), il obtient un master en Media Studies à la New School for Social Research de New York, Etats-Unis (1995). Ses œuvres abordent les problématiques du genre, de la sexualité, mais aussi les questions politiques et culturelles qui agitent le Liban. On en trouve un exemple dans sa vidéo "All is Well on the Border" (1997), où l’artiste filme la vie quotidienne des prisonniers du Shirit, zone du sud du Liban occupée pendant le conflit avec Israël. Akram Zaatari est aussi l’un des fondateurs de la Fondation Arabe pour l’Image.

Walid RA’AD
Né au Liban, 1967. Vit à New York.
Professeur au Queens College of the City University de New York. Son travail comprend des textes analytiques, des vidéos, des performances et des projets photographiques, centrés sur la guerre civile libanaise. Parmi ses vidéos on peut citer «The Dead Weight of Quarrel Hangs», 1999 et ses projets photographiques incluent notamment «The Beirut Archive». Walid est aussi membre de la Fondation Arabe pour l’Image.


Antranik Anouchian (1908-1991)
4250 portraits, 8,7 x 6,3 cm ccuhan
Tripoli, des années 1930 aux années 1970
Coll.FAI / M.Yammine

Fondation Arabe pour l’Image

Établie au Liban en 1997, la Fondation Arabe pour l’Image (FAI) est une association à but non lucratif qui a pour objectif la promotion de la culture photographique du monde arabe. Sa fonction est la connaissance, la collecte, la préservation et la diffusion du patrimoine photographique arabe. La FAI assure la diffusion des images par le biais d’expositions, de publications, de films ou de toute autre manifestation susceptible de les mettre en valeur.

La FAI mène des recherches photographiques dans le monde arabe et auprès de la diaspora arabe depuis plus de cinq années pendant lesquelles elle a constitué une collection de 75 000 photographies originales couvrant la période de 1850 à 1970 et provenant des pays suivants : Liban, Syrie, Jordanie, Palestine, Égypte, Irak, Maroc, Sénégal, Mexique et Argentine.

La constitution de ce fonds photographique permettra à la fois de mettre à jour les courants artistiques qui ont émergé dans la région et de brosser une fresque sociale à un moment clé de la transformation de la société arabe, désormais ouverte sur l’Occident. Une fois acquis, les clichés sont numérisés, documentés et archivés dans une base de données mise à la disposition du grand public, des chercheurs, artistes et historiens. Cette base de données était jusqu’à ce jour consultable à Beyrouth, dans les locaux de la FAI, et sera accessible d’ici quelques mois sur le site Internet de la FAI, permettant ainsi une diffusion de la collection beaucoup plus importante auprès d’un public plus large.

Pour en savoir plus sur la Fondation Arabe pour l’Image: http://www.fai.org.lb/



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