[RETOUR AUX EXPOSITIONS/EVENEMENTS ACTUELS]

Centre pour l’image contemporaine - Saint-Gervais Genève

Samedi 31 janvier 2004, 14h – 18h
Table ronde, « A l’Est, rien de nouveau ? L’Europe et ses marges. »

  archives
            centre pour l'image contemporaine

On se réfère encore aujourd’hui à l’Europe de l’Est avec les qualificatifs de post-ou ex- quelque chose. Comme si ces pays-là continuaient à former un bloc, quoiqu’un peu désagrégé, mais encore uni par le fait d’être en transition. On s’interroge très peu de savoir vers quoi.

(suite...)

Cela paraît aller de soi : ils vont nous ressembler de plus en plus. Et c’est précisément pour cela que l’on voudrait les maintenir dans cet état transitoire, puisque nous avons besoin, ici en Occident d’avoir un Autre en face de nous, qui nous sert d’anti-exemple, et qui nous attire par son étrangeté et son exotisme. Alors que dix pays sont en voie de « normalisation », il en reste encore au-delà des murs de la forteresse Europe, et nous pensons qu’il vaut la peine d’instaurer une relation avec eux qui ne soit marquée ni par l’attirance du lointain ni par le pathos de la compassion.
Il faut dire que les pays de l’Est ne sont pas seuls à porter l’héritage communiste ; il fait partie de l’histoire politique et culturelle de l’Europe entière. Ces pays se trouvent dans une situation où ils ont à se défaire de tutelles parfois séculaires et que cette tâche est aussi une tâche culturelle : redonner sens à une culture nationale sans s’enfermer dans le nationalisme.
L’Arménie est l’un de ces pays qui émerge du désordre postsoviétique. Mais elle est plus que cela : elle porte la mémoire d’une culture deux fois millénaire, les stigmates de traumatismes et de bouleversements politiques extrêmes. Pour une fois, il sera question de la création contemporaine de ce pays que l’on admire avant tout pour son patrimoine.
La table ronde du 31 janvier poursuit donc plusieurs objectifs : faire le point sur la situation de la création contemporaine dans le monde dit « postcommuniste », mettre en évidence les singularités de la situation arménienne et poser la question de l’unité et de la diversité culturelle de l’Europe à partir de sa relation à ses marges.
Bojana Pejic évoquera la manière dont les artistes actuels détournent l’art monumental communiste dans des stratégies de réappropriation critique de l’héritage du 20e siècle. Hedwig Saxenhuber et Georg Schöllhammer parleront de la manière dont la scène internationale de l’art se mondialise depuis les années 60. L’intervention de Marina Grzinic portera sur la reformulation de l’identité postcommuniste dans le cadre plus large de la perspective de l’unité de l’Europe. Hrach Bayadian et Nazareth Karoyan expliciteront les spécificités de la situation arménienne en lien avec son ancrage progressif en Europe. Enfin, la présence de Catherine David permettra d’élargir la problématique au rapport de l’Europe à une autre de ses marges, celle du Proche-Orient arabe.
L’enjeu fondamental de ces discussions est de savoir comment allier l’unité et la diversité culturelle de notre continent.

Stefan Kristensen



[RETOUR AUX EXPOSITIONS/EVENEMENTS ACTUELS]