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Version 2004 - SIMulation City
Cycle de Conférences: La Ville et l'Utopie


Lundis 22, 29 novembre et 6 décembre 2004 à 18h

Salle de conférence Necker de l'Ecole des arts décoratifs de Genève, sous la direction de la Haute école d’arts appliqués HES de Genève, rue Terreaux-du-Temple 11, CH -1201 Genève

Samedi 13 novembre 2004 à 20h
attitudes - espace d’arts contemporains
  archives
            centre pour l'image contemporaine

Version 2004 nous propose à travers sept expositions une exploration artistique de la ville contemporaine. Trois conférences (Winy Maas/MVRDV, Marc Augé et Felix Keller) accompagnent cette présentation et interrogent l'enjeu utopique qui actuellement peut être associé avec la ville.

(suite...)


Le lien entre la ville et l'utopie est évident, au point où l'utopie semble être en fonction d'une pensée urbaine. Depuis Thomas More, créateur de la notion d'utopie au début du 16e siècle, la majorité des esquisses utopiques imaginaient une ou plusieurs villes comme objet spatial et social de leur idéal (De Moncan 2003). Autant la ville que l'utopie répondent à des attentes différentes et sont définies de manière variée. Les conceptions ont également changé à travers le temps. Il faut alors se demander si la ville et l'utopie sont des notions qui font encore sens, si ce sont des principes fondamentaux de la modernité, comme leurs histoires le laisseraient présager, et qui s'adapteraient aux différentes époques?
Non-lieu, monde imaginaire, vision d'avenir au sens positif; irréaliste, romantique, totalitaire au sens négatif: voici de manière simplifiée les traductions et connotations les plus courantes de l'utopie. Pour le 20e siècle culturel qui a souvent été défini par la période allant de la révolution russe et la fin de la première guerre mondiale à la chute du mur de Berlin (1917/18-1989), la mise en oeuvre, puis l'échec de l'idéal communiste est considéré comme un axe d'interprétation majeur. En parallèle, l'architecture et le design modernes d'une part, la science fiction d'autre part sont considérés (du moins aujourd'hui) comme les domaines qui ont formulé des pensées utopiques: un monde résolument tourné vers l'avenir, puisant à fond dans le potentiel technologique, simulant un ailleurs meilleur, sur terre ou extraterrestre, dans un avenir plus ou moins proche. Si nous partons de l'hypothèse que le 21e siècle correspond à d'autres paradigmes culturels – que nous les connaissions ou pas – quelle place et quelle forme pourrait prendre l'utopie dans cette société contemporaine?

Christian SCHUBARTH

Programme:

Lundi 22 novembre 2004 à 18h
Marc Augé
Ville-monde et monde-ville
Marc Augé propose une réflexion sur le monde urbanisé et globalisé, sur la grande ville comme récapitulant la diversité du monde, et sur l’esthétique et l’architecture urbaine comme aniticipation d’une société effectivement planétaire.

Marc Augé, anthropologue né en 1935, est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris qu'il a présidé de 1985 à 1995. Après avoir effectué de nombreuses missions en Afrique, principalement en Côte d'Ivoire et au Togo, il diversifie, depuis le milieu des années 1980, ses champs d'observation et analyse les réalités du monde contemporain dans son environnement le plus immédiat.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages à caractère sociologique, dont : Génie du Paganisme (Gallimard, 1982), La Traversée du Luxembourg (1985), Un ethnologue dans le métro (1986), Domaines et châteaux (1992), Le sens des autres (1994), Pour une anthropologie des mondes contemporains (1994), Fictions fin de siècle (2000), Journal de guerre (2002) Non-lieux (1992), Le temps des ruines (2003), Pour quoi vivons-nous ? (2003)

Lundi 29 novembre 2004 à 18h, conférence en anglais
Winy Maas
Travaux récents (en anglais)
Les études urbaines de MVRDV partent souvent d'analyses quantitatives à grande échelle. À partir de là des simulations visuelles de villes sont réalisées, en amplifiant les indices de développement vers l'extrême et le caricatural («hyperville», «hyperbanlieue», «hypernature»). Travaux de référence: Metacity/Datatown, Urbanscape Switzerland, travaux sur Benidorm.


MVRDV, MetaCITY/DATATOWN, Rotterdam, 1998

Winy Maas est membre du bureau d’architecture MVRDV, Rotterdam. Il a travaillé comme architecte et urbaniste pour: Bureau Bakker (Bleeker), D.R.O. (Amsterdam), Kuiper Compagnons (Rotterdam), UNESCO (Nairobi), DHV (Amersfoort) et Rem Koolhaas’ Office for Metropolitan Architecture (Rotterdam). Winy Maas donne régulièrement des conférences et des workshops dans des écoles et institutions à travers le monde ( AA Londres, Berlage Institute Amsterdam, Universités de Delft, Eindhoven, Berlin, Barcelone, Oslo, Vienne, Los Angeles, Chicago, Boston et Princeton...).
www.mvrdv.archined.nl

Lundi 6 décembre 2004 à 18h
Felix Keller
L’avenir caché. Les villes dans la nouvelle science-fiction
Depuis un certain temps, on entend parler de la fin des utopies. Parallèlement, il existe un discours qui présuppose la « fin des villes ». Cette coïncidence n'est pas fortuite : d’un point de vue historique, l'imagination des villes idéales ainsi que la pensée de l'utopie s’amalgament. La ville figure comme emblème d'un centre du social, en tant que lieu où apparaissent clairement les principes fondamentaux d'une certaine société. En même temps, les villes sont considérées comme des laboratoires qui laissent émerger de nouvelles formes du social. C'est pourquoi les villes sont prédestinées à figurer comme des éléments importants de la représentation des « autres » sociétés dans des récits utopiques.
Que signifient, dans ce contexte, les termes de “fin des villes”, de “fin des utopies” ? Signalent-ils une vraie rupture historique concernant la possibilité d'imaginer d'autres réalités que celles qui existent ? Montrent-ils l'avenir des sociétés menées de plus en plus par des principes administratifs qui, eux, n'ont plus besoin de corrections utopiques, à savoir idéologiques ?
Le discours posera ce genre de questions en présentant des images et des imaginations de villes dans l'histoire de la science-fiction, lieu de refuge de la pensée utopique. Il s’avère que, d’un point de vue superficiel, on pourrait parler d'une fin des récits classiques de sciences-fictions. En regardant le problème de plus près, on comprend qu’il vaut mieux parler d'une transformation des représentations utopiques : car, entre-temps, celles-ci portent - de manière ironique - l’apparence de notre présence.

Felix Keller, sociologue, enseignant à l'Institut de Sociologie de l'Université de Zurich et au Zentrum für Europäische Gesellschaftsforschung de Cologne. Il travaille et publie sur les liens entre science et littérature et sur les représentations sociales dans la culture populaire, spécialement dans la science-fiction.


Samedi 13 novembre 2004 à 20h
Soirée Version 2004 - SIMulation City
attitudes - espace d’arts contemporains

attitudes invite Frédéric Edelmann (journaliste au Monde), Bernard Fibicher (directeur de la Kunsthalle de Berne), Marc Mimram (ingénieur et architecte français actif en Chine) et Hou Hanru (commissaire d'expositions, spécialiste de l'art contemporain en Chine) à participer à une table ronde autour du thème de l'architecture en Chine. Dans les villes suisses, tout comme dans plusieurs villes européennes, la construction de nouveaux bâtiments d'envergure est souvent frênée par un patrimoine qui parfois se fait envahissant. Par contraste, en Chine, on assiste aujourd'hui à un développement frénétique de l'architecture et de l'urbanisme.
Modération : Marie-Pierre Genecand, journaliste à la Radio Suisse Romande, Espace2.
attitudes, 4 rue du Beulet, CH – 1203 Genève, +41(0)22 344 37 56,
www.attitudes.ch



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