Jonah Freeman, The Franklin Abraham, 2003

Il est très attaché aux émotions et aux comportements engendrés par les systèmes architecturaux contemporains.
Au lieu d’opter pour un style documentaire, il emploie les techniques cinématographiques propres à la fiction, comme l’éclairage théâtral, les situations dramatiques mises en scène et la musique populaire, afin de proposer sa propre définition d’un environnement donné.
Dans son dernier projet «The Franklin Abraham» (2003), Freeman présente une métaphore urbaine au sein d’une seule et même structure.
«The Franklin Abrahm» est le résultat d’un ambitieux projet immobilier qui s’est étendu sur plus de 200 ans. C’était au départ une tour résidentielle dans le style moderne-rococo qui s’est développée au fil du temps en une monstruosité architecturale totalement hybride. Un détail crucial à connaître: ce complexe immobilier est une pure fiction montée de toutes pièces par l’artiste.
Le film issu de ce projet offre un regard subjectif sur la société actuelle à travers la vie d’usagers fictifs de ce bâtiment. La structure cinématographique du film est calquée sur la nature diffuse du bâtiment, la caméra erre dans des couloirs sans fin et nous offre au fil de ses rencontres une perspective voyeuriste et indifférente d’une communauté marquée par le capitalisme. On découvre par exemple dans cette micro-ville les fragments d’intimité d’une adolescente désabusée, d’une fonctionnaire timide en rendez-vous avec un don juan cynique ou d’un gang squattant les sous-sols du bâtiment.