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Cet espace ne se définit plus comme une pure construction mais comme le réaménagement d’un territoire donné, dans une attitude faite de compromis, pour essayer de mieux habiter le monde. Contrairement aux attitudes des avant-gardes qui concevaient le progrès à partir d’une situation d’opposition, les artistes, aujourd’hui, fondent leurs utopies sur un imaginaire de consensus et de négociation.
Des renvois à la manifestation Version seront imaginés avec les nouvelles présentations de la collection du Mamco et de la collection du Fnac (Fonds national d’art contemporain, Paris) où l’on verra, entre autres, des œuvres de Pierre Huyghe et d’Absalon. Afin de développer le concept de l’espace construit et de l’image habitable, nous avons choisi de confier les salles d’exposition spécifiquement dédiées à cette manifestation à Liam Gillick puisque son travail vise à agir dans le champ social et de ce fait dans l’espace de notre réalité concrète.
La connaissance du monde est pour Liam Gillick une construction dont il convient de présenter les éléments singuliers dans un arrangement à chaque fois renouvelé. Les installations, les artefacts ou les textes n’ont de sens que dans la relation qu’ils entretiennent au monde et dans l’établissement d’une situation de communication avec le spectateur. Ses objets opèrent toujours dans un scénario complexe qui peut être perçu comme autant de propositions nouvelles pour la construction du futur. Si l’architecture n’est pas simplement l’art de construire des édifices, si ses réflexions sont alimentées par la science et les nouvelles technologies dans le but de proposer une nouvelle écologie, alors les récits développés par L. Gillick peuvent aussi être considérés comme des programmes pour la construction d’un espace social.
Artistes invités:
Liam Gillick (GB)
*Catherine Pavlovic
Vit et travaille à Genève. Historienne de l’art. Conservateur-adjoint au Mamco, Genève, depuis 2000.
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