Olivier Bardin

27 janvier - 20 mars 2005

 

Installation vidéo

vernissage le mercredi 26 janvier 2005 dès 18 heures
heures d'ouverture: mardi-dimanche de 12:00 à 18:00, fermé le lundi - entrée libre

Olivier Bardin mène une recherche sur la voix et l'image et les conditions de leur réception, incluant ainsi à sa réflexion la position du spectateur. Il conçoit des dispositifs d'exposition capables de révéler les relations de ces différents protagonistes et ainsi de pointer les conditions de la représentation et de la réception.

Olivier Bardin avec Judith Ickowicz, Télévisions, Le silence / Les grandes personnes, 2001

Le Centre pour l'image contemporaine présente quatre pièces. Leur agencement contribue non seulement à modifier l'espace et sa perception, mais renouvelle la lecture des œuvres proposées, révélant d'autres rapports possibles entre spectateur, discours et image. Par un effet de miroir, il se trouve inclus dans le dispositif.

Le camion (2002) est un film construit à partir du texte éponyme de Marguerite Duras. Un jeune homme en fait la lecture à une jeune femme. Au fil du texte, qui s'affiche en sous-titres, une histoire se tisse entre les jeunes gens sous nos yeux. En miroir, les spectateurs participent à la naissance de cette relation.

Olivier Bardin, Le camion, 2002, Courtesy Galerie Blancpain Stepczynski, Genève

Peut-être un DVD (2003) est un diaporama coloré. On y voit l'expression d'un enfant réveillé dans son sommeil. L'expression incrédule du petit garçon correspond à l'état du spectateur qui fait en quelque sorte face à un miroir.
" Je revois cette scène de Persona de Bergman, au début, ce petit garçon sur un lit dans une salle déserte en train de regarder l'objectif de la caméra, de nous regarder, puis tente d'atteindre un visage flou avec sa main." Olivier Bardin, 2003

Ce dispositif de représentation en miroir se poursuit dans la seconde salle. Sur la Constitution à donner à la France (2004), est un discours prononcé par Robespierre le 10 mai 1793 devant la Convention, il est lu par Sylvie Caspar dont la voix limpide est connue pour la scansion d'annonces télévisées sur Arte. Les mots prononcés avec insistance désignent les notions fondatrices de la démocratie. Formules radicales et souvent oubliées. Par son écoute du discours, Lou Castel, acteur de cinéma et figure de l'extrême gauche italienne dans les années 60-70, devient ici l'acteur d'un film. Il construit, par sa présence et son jeu, le rôle que la voix prononce. En temps réel et sur les formules de Robespierre, l'acteur invente le corps que porte la voix de Sylvie Caspar et la parole de Robespierre. Spectateur et acteur partagent le même temps, traversés par le même discours. Dans cet espace idéal aux rapports égaux se dessine la trajectoire de regards, à l'écoute d'une voix qui lit un texte sur la démocratie.

Dans la troisième salle, Télévisions (2004) propose un nouveau montage de huit différents projets réalisés entre 1991 et 2002, dans lesquels O. Bardin, utilisant le plateau d'enregistrement, explore les contraintes de l'émission et les protocoles de transmission et de réception de l'image.
Huit pièces s'enchaînent dans l'ordre chronologique, avec notamment des extraits de : Obviously, Delphine Zampetti and Howard Kunzler are sleeping apart de 1995 (un homme et une femme se font face plusieurs jours dans un appartement), Une télé pour la télé de 1997 (des jeunes gens, sur le plateau de la chaîne Mobile TV de Pierre Huyghe à Dijon réalisent une émission en direct sans thème imposé) et Thinamimasakinatsumijunichitakichienaokiyugi de 2001 (des enfants et adolescents d'Hiroshima, qui ne se connaissent pas, inventent des règles d'organisation qu'impose leur communauté occasionnelle).
Pour ce nouveau montage, O. Bardin a invité une juriste, Judith Ickowicz, à commenter ses pièces et à élaborer un discours inspiré du droit civil, droit qui régit les relations entre les individus à l'instar des codes télévisuels.
Ce travail se voit confronté au champ du droit de manière inédite. Judith Ickowicz engage le dialogue en choisissant de se placer sur le terrain du droit civil. Les notions qu'elle utilise - telle l'absence, l'aléa, la personne juridique ou le silence - en sont issues. Le droit civil organise les relations entre les individus et participe à la construction de l'identité sociale de la personne, à travers les représentations qu'il en donne. A la lumière de cette lecture juridique, le travail d'Olivier Bardin trouve une autre résonance.

Si par leur effet de miroir et de mise en jeu triangulaires, les dispositifs élaborés par O. Bardin renvoient les spectateurs à eux-mêmes et suscitent une réflexion sur les conditions de la représentation et du pouvoir, ils introduisent également une dimension politique et proposent une vision démocratique et engagée de l'art.

A partir du 17 février 2005, une nouvelle œuvre d'Olivier Bardin sera présentée à la galerie Blancpain Stepczynski à Genève et à partir du 9 mars 2005 au Centre d'art contemporain de Castres.

Olivier Bardin, Peut-être un DVD, © Olivier Bardin, art-netart, 2003

 

Olivier Bardin

Né à Saint-Etienne, France, 1969. Vit à Paris.
Formation : Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux, France, 1990-96
Cité Internationale des Arts, Paris, France, 1999-2000
Pensionnaire de l'Académie de France, Villa Médicis, Rome, Italie, 2000-2001

 

Expositions personnelles (sélection)

2005 Centre d'art contemporain de Castres, France (09.03).
Pour être socialiste, Galerie Blancpain-Stepczynski, Genève, Suisse (17.02).

2004 Télévisions*, ARC - Musée d'Art moderne de la ville de Paris,
avec les textes et la voix de Judith Ickowicz, (22 octobre- 28 novembre).
Sur la Constitution à donner à la France, galerie cent8-serge le borgne, Paris, France.

2002 Je crois, Frac Languedoc-Roussillon, Montpellier, France* .

2001 Les cercles, Académie de France, Villa Médicis, Rome, Italie* .
Télévision, 21 émissions, Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes, France* .
I'd like to see you, to talk to you in person, avec Annabel Vergne, Ecole Supérieure des Beaux- Arts de Nîmes, France*.
Le syndrome de Stockholm, avec Annabel Vergne, Angoulême, France.

1999 one to one, Public>, Paris, France.

 

Expositions collectives (sélection)

2004 FIAC, Fonds Municipal d'Art Contemporain, Paris, France.
Remakes, Domus Artium, Salamanque, Espagne (8.06-31.07).
2003 Remakes, capcMusée d'art contemporain, Bordeaux, France (*CD rom).
2002 Tutto normale, Académie de France, Villa Médicis, Rome, Italie*.
fatouhanalucienmarianasimanatashasadiyesona, Manifesta 4, Francfort, Allemagne*.
2001 thinamimasakinatsumijunichitakichienaokiyugi, Hiroshima Art Document 2001,Hiroshima,JP.
Les cercles, Académie de France à Rome, Villa Médicis, Rome, Italie*.
1999 one to one, avec Kate Glazer, Crash! Corporatism and Complicity, ICA, Londres, RU.
Cities on the Move, in mini festival D. Gonzalez-Foerster, Hayward Gallery, Londres, RU*.
1998 Printed Matter, New York, USA.
Cities on the Move, capcMusée d'art contemporain de Bordeaux, France.
*Projet ayant fait l'objet d'une publication

Olivier Bardin, Sur la Constitution à donner à la France, 2004, Courtesy Galerie Blancpain Stepczynski, Genève, Galerie Cent8 - Serge Le Borgne, Paris

 

Catalogue

Monographie
Télévisions, Frac Languedoc-Roussillon, 2002

Catalogues / Editions
2004 Télévisions, Paris-Musées, ARC, Musée d'art moderne de la ville de Paris
2003 Peut-être un DVD, DVD ART, art-netart, Paris, France
2002 "Le Village", Ecole et Culture, Actes du colloque, Cellule pédagogique, Genève, 26-27 février pp.79-85
Tutto Normale, Académie de France à Rome, Villa Médicis
Manifesta 4, 2002
Short Hiroshima Art Document 2001, Hiroshima
guide, Manifesta 4
1999 Cities on the Move, Hayward Gallery, Londres
ZAC 99, Paris Musées, 1999
Managers de l'immaturité, Magazin, Centre National d'art contemporain de Grenoble

 

Revues

2004 Emmanuelle Lequeux, "Olivier Bardin", aden / Le Monde, 21/05/04
Didier Arnaudet, "Olivier Bardin, la parole et le visage, Art Press N°303,
juillet-aôut 04, pp. 51-53
2002 Sophie Delpeux, "Télévisions", Critique d'art, n° 20, 2002
Judicaël Lavrador, (+33)01, Manifesta 4, septembre 2002
"Manifesta 4", Kunstforum (International), Bd. 161, August-Oktober 2002
"Une histoire, Bruno Racine au Café du commerce", Libération, n° 6586, 18 juillet 2002
Judicaël Lavrador, (+33)01, poster Manifesta 4, mai 2002
Stéphanie Moisdon Trembley, Manifesta IV, "La Lettre de Cologne", Bureau des Arts-Plastiques, n°14, 2002
Jean-Christophe Royoux, Documenta/Manifesta 2002, Institut français Frankfurt und Hessen, 2002
"Alice Laguarda, Olivier Bardin, Mélik Ohanian, La fonction auteur", Parpaings, n°32, avril 2002
"Elisabeth Wetterwald, Olivier Bardin, Mélik Ohanian", p. 74-76, Art press, n°278, avril 2002
2001 Monthly Art Magazine, vol. 53, Tokyo, Nov. 2001
2000 Jean-Christophe Royoux : "Le modèle de la conversation entre construction du moi et espace public", pp. 74-75, Oublier l'exposition, Art press spécial, n° 21, Paris, 2000
Sylvia Alberton :"Radio Temporaire", Kunst-Bulletin, Zürich, Janvier / Février 2000
Sophie Berrebi : "ZAC 99, Frieze, février 2000

Internet

http://www.magasin-cnac.org/with/bardin/

Olivier Bardin, Télévisions, L'absence / Obviously, Delphine Zampetti and Howard Kunzler are sleeping apart, 1995