[HOME] [INFORMATION] [PROGRAMME] [MEDIA LIBRARY] [PROJECTS] [LINKS] [CONTACT]
Centre for Contemporary Images - Saint-Gervais Genève

april 1st - 5th 2003
Affaires de familles - Family affairs - Installation, films, videos and lectures

Installation by Guy Milliard from April 2nd to April 5th
Opening on April 1st 2003 at 6pm

In collaboration with Activités culturelles of Geneva University
  programme
            Centre for Contemporary Images

Y a-t-il pour le film de famille un autre public que celui, précisément, de la famille ? C’est le pari que tiennent tous les réalisateurs dont les films et vidéos sont présentés dans le programme " Affaires de familles " ; en déplaçant les images de la sphère privée vers la sphère publique, ces films et vidéos bouleversent non seulement le cadre familial et ses constructions identitaires, mais également le cadre de la représentation cinématographique et ses codes.

(see below...)

Juliette Cazanave Nicole et Jean, 65’, 2000


Si la perception d’un film est toujours un " palimpseste de modes " , il est clair que pour les membres de la famille filmée le film tient davantage du souvenir, de l’enquête, de l’hommage, bref de la fonction indicielle, que de la représentation ; " les membres de la famille voient dans les images tout autre chose que ce qui y est représenté ". Quel statut accorder alors à ces films et à ces vidéos d’auteurs (qui peuvent par ailleurs s’être illustrés dans de tout autres genres) qui prennent, le temps d’un film, leur propre famille comme objet ? Qu’est-ce qui, dans ces films, nous happe, nous spectateurs extérieurs, dans les images de ces familles qui ne sont pas la nôtre ? Le pari d’ " Affaires de familles " est de soutenir que c’est la qualité d’œuvre artistique, adressée à un autre, qui sauve ces films de famille du solipsisme. Le home movie (ou film personnel ) est un genre en plein développement depuis une vingtaine d’années – l’apparition d’équipements vidéo légers, performants et bon marché y est pour beaucoup - mais le film personnel a une histoire plus longue, qui remonte, pour dater une apparition quantitativement significative, aux années 1960. Kenneth Anger, Jonas Mekas, Stan Brackhage aux Etats-Unis, Joseph Morder en France (e.a.) sont les représentants historiques du genre. Mais le home movie et le film de famille ne se confondent pas : dans le home movie, le cinéaste-narrateur est central, son point de vue subjectif est manifeste, et à travers les murs de sa chambre c’est au monde qu’il s’adresse, notamment par l’usage récurrent d’un style " amateur " (images floues, tremblées, montage associatif symbolique) qui, en s’opposant frontalement aux codes du cinéma commercial, fondent aussi une opposition éthique à toute l’économie et à toute l’esthétique de la culture dominante. Dans le film de famille à proprement parler, les amateurs s’efforcent au contraire de bien faire, en tâchant d’imiter les codes dominants, malgré les difficultés ; ainsi la construction dramatique, notamment, semble souvent incomplète, car s’il est facile de commencer à filmer une fête d’anniversaire, un départ en vacances ou les préparatifs d’un barbecue, il est beaucoup plus difficile d’en finir. " Affaires de famille " se situe donc quelque part entre ces deux pôles : en filmant leur propre famille, pour résoudre un drame personnel (Papa et moi), pour faire testament (Les vacances du cinéaste) ou transformer sa vie en œuvre d’art (Joël Bartoloméo), ou pour simplement parler de soi et de ses parents (Billingham)les artistes et réalisateurs s’attachent à créer des films qui thématisent la démarche d’enregistrement cinématographique, et qui font donc une place au spectateur.

Richard Billingham Le Bocal, 40’

" A qui profite le film ? " nous étions-nous demandés au début de notre réflexion, ou comment éviter le voyeurisme ? Le transfert du privé au public est d’une certaine façon toujours à l’œuvre dans la démarche artistique, mais avec les films et vidéos de famille, la question de l’adresse devient prépondérante ; la télévision-poubelle et le porno font depuis longtemps déjà un usage abondant des images amateur pour titiller les pulsions scopiques des spectateurs ; la publicité a aussi usé du genre. Les choix de programmation reflètent donc à la fois la défense d’un cinéma en recherche et en questionnement sur sa propre forme, et l’approche des thématiques familiales dans leur variété (quête des origines, préservation des mémoires, autothérapie).
"Affaires de familles" offre un programme de films et vidéo récents, l’installation de Guy Milliard "Une noria d’images", projections en boucle sur plusieurs écrans de séquences tournées sur 60 années dans sa famille, et deux soirées de débats, avec un sociologue, une psychanalyste et des historiens du cinéma. En touche finale, la projection en première suisse de " Numéro zéro ", premier film de Jean Eustache, datant de 1971, avec sa grand-mère Odette et son fils.

Lysianne Léchot Hirt, responsable des Activités culturelles de l’Université de Genève
André Iten, directeur du Centre pour l’Image Contemporaine de Genève
Guy Milliard, réalisateur

Juliette Cazanave Nicole et Jean, 65’, 2000

PROGRAMME AFFAIRES DE FAMILLES


En première suisse: film de Jean Eustache Numéro zéro
Samedi 5 avril 2003 à 20h, Auditorium Arditi-Wilsdorf



Mardi 1er avril
18h
Vernissage
de l’installation vidéo de Guy Milliard Une noria d’images: films d’une famille 1938-2003, 2003

20h
Robert Frank Conversations in Vermont, 30’, 1969
Claudia Von Alemann War einst ein wilder Wasserman, 43’, 2000

22h
Guy Milliard Vers Pamiers, 30’, 2002
Linda Vastrik Papa et moi, 52’, 2000

Robert Frank Conversations in Vermont, 30’, 1969

Mercredi 2 avril
18h
Scène privée / scène publique
Conférences de André Petitat, professeur de sociologie à l’Université de Lausanne et Mireille Cifali, psychanalyste et enseignante à l’Université de Genève.

21h30
Anri Sala Intervista, 26’, 1998
Juliette Cazanave Nicole et Jean, 65’, 2000

Anri Sala Intervista, 26’, 1998

Jeudi 3 avril
18h

Cinéma expérimental / Film d’amateur
Conférences d’Alexandra Schneider, historienne du cinéma, auteur d’une thèse sur les films de famille, des Universités de Zurich et Berlin (en anglais) et de François Bovier, assistant au Département d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne.

21h30
Rachel Vuillens Ma mère, 4’, 1995
Maya White White memories under the magnolia tree, 40’, 2002
Richard Billingham Le Bocal, 40’, 1998

Vendredi 4 avril
18h

Emmanuelle Antille Wouldn’t it be nice?, 13’, 1999
Fatima Ouazzani Dans la maison de mon père, 60’, 1997
Péter Forgacs The father and his three sons - the Bartos family, 59’, 1988

20h
Joël Bartoloméo Mes vidéos, 20’, 1996
Hélène Lapiower Petite conversation familiale, 60’, 1999

22h
Lionel Baier Celui au pasteur, 64’, 2000
Johan Van der Keuken Les vacances du cinéaste, 39’, 1974

Samedi 5 avril
14h-18h
Les films de la programmation sont à disposition du public dans la médiathèque (entrée libre)

16h
Pola Rapaport Family Secret, 52’, 1999
David Zeiger The Band, 60’, 1998

18h
Thérèse L. Rani Ma mère tzigane, 30’, 2000
Noami Kawase Embracing, 40’, 1992

20h
Jean Eustache Numéro zéro, 110’, 1971, en première suisse
Auditorium Arditi-Wilsdorf, Place du Cirque, 1 av. du Mail, 1205 Genève


Juliette Cazanave Nicole et Jean, 65’, 2000

top



[HOME] [INFORMATION] [PROGRAMME] [MEDIA LIBRARY] [PROJECTS] [LINKS] [CONTACT]